Après une tentative de suicide, Anna s'éprend du docteur qui la soigne et, plus embâtant, pour elle comme pour lui, elle croit fermement que l'élégant quadra est amoureux d'elle.
Marchant sur les traces du thriller psychologique à l'américaine, Michel Spinosa réalise une oeuvre bien à lui cependant, avant tout humaine plutôt que spectaculaire, à propos de la psychose d'Anna, qu'après consultation du dictionnaire, je sais être nommée érotomanie.
Isabelle Carré fait une remarquable composition de femme hallucinée, jamais découragée par les dénégations ou la colère du docteur Zanevsky (Gilbert Melki, très juste dans un rôle secondaire), une femme qu'on prend en compassion pour ses tourments et sa souffrance puis, dans la scène suivante, qu'on a envie de coller au mur a cause de ses caprices insensés et de sa capacité de nuisance.
L'intrigue et l'évolution maladive d'Anna ne sont pas forcément surprenantes ou inédites mais elles suivent un crescendo dramatique passionnant tant dans l'action que dans le domaine psychiatrique. La réalisation est soignée, la mise en scène équilibrée. C'est brillant et sensible.