La saga Annabelle ! Je vais être franc. Je n'ai pas vu le premier Annabelle, car de loin je sentais la catastrophe. En effet, le réalisateur n'était autre que J.R Leonetti, vous savez le gars qui avait commis Mortal Kombat : Annihilation ? Et comme ce film est un préquel (confirmé par la scène de fin et cela malgré le titre tout pourri qu'on a eu...), du coup je l'ai regardé en néophyte. Pas de la saga Conjuring, car j'ai vu le cas Enfield, mais de son spin-off centré sur la concurrente de Chucky. Déjà, le nom du réalisateur, David F.Sandberg, le vidéaste qui a fait Light Out, un film d'horreur adaptant son propre court-métrage qui avait ses défauts mais qui restait sympa (espérons qu'il apprendra de ses défauts pour la suite). Ce film au final est un film d'horreur sympathique mais qui côtoie à la fois de très bonnes idées de mises en scènes inventives et des clichées qu'il aurait pu éviter.
Signe de croix et poupée maléfique
Déjà au niveau de la mise en scène et des choix de réalisation, on sent que David Sandberg, se trouve dans une franchise et non dans un univers à lui. En effet, la structure est vraiment commune. Je n'ai rien contre ça car les 3/4 des films que je vois possède ce genre de structure; c'est dont un passage obligé. Néanmoins, il est rare que je vois une structure aussi net, même pour un film d'horreur. On a 5 parties vraiment identifiables. Le prologue, l'introduction, la 2e partie qui détache de l'intro, le dénouement et les scènes en plus. Ce n'est pas mauvais en soit et à moins d'avoir un scénariste qui arrivera à faire que les parties aient une bonne transition, cela ne se verra pas. Pourtant, j'ai eu l'impression de voir 5 blocs dans ce film, sans que cela ne rentre dans le propos. Ce qui est bizarre. Cela dit, il y a une bonne mise en tension comme aime le faire le réalisateur et de bonnes idées de mises en scènes (comme l'utilisation des zones d'ombres). Mais il y a aussi des éléments déjà vu dans les films d'horreurs comme les personnages qui surgissent comme par hasard au bon moment et quelques Jump Scares inutiles. Tout comme l'utilisation un peu abusive de la musique de tensions. Cela dit, tous les jump-scares ne sont pas abusives et il y a quand même des instants de tensions mieux maîtrisé que dans Lights Out. Le design du démon est assez effrayant et sa façon de bouger est aussi désordonné que Javier Botet dans Conjuring 2. Dommage qu'on ne voit pas assez Mme Mullins démoniaque : En effet , j'aime bien l'actrice et performeuse Alicia Vela Bailey et j'aurai aimé la voire plus que d'un seul plan. L'autre particularité est l'utilisation des couleurs qui font écho avec la robe que porte Janice. Je trouve cela extrêmement intelligent, entre le vert du début pour montrer un peu son innocence et son coté marginal, puis l'écarlate et le marron qui fait aussi écho avec le papier peint de la maison. Et la Croix qu'on voit durant tout le film (jusque sur l'affiche). Elle symbolise un peu la sûreté mais aussi l'illusion de sûreté
En effet, on voit des crucifix partouts dans le film, que ce soit la croix créée de toute pièce par Mr Mullins qui n'arrive pas à le protéger, ou les crucifix de la maison qui soit droit, mais quand vient le danger deviennent plus grecs voir à l'envers.
Les effets spéciaux sont aussi bien travaillés, les scènes d'actions sympathiques, mais...on sent bien qu'on n'a pas James Wan et que le réalisateur bien que bon n'est pas aussi inventif (même par rapport à son précédent film). Du coup on a un film hybride avec d'un coté de très bons partie pris, et de l'autre, des scènes plutôt conventionnelles et déjà vues, au point de devenir clichées. Quand au personnage...ok.
Qui est l'héroïne ?
Déjà, il y a quelque chose qui ne va pas : Il y a littéralement 2 personnages principaux. Janice (Talitha Bateman que certains ont vu dans la 5e Vague) et Linda (Lulu Wilson). Ok elles sont amies, mais, elles ne sont pas écrites comme le faite qu'elle soit un tandem. En effet, une bonne partie du film suit Janice comme personnage principal et Linda comme étant secondaire. Et une autre partie du film, cela est inversé. C'est une façon d'écrire assez atypique car il n'y a pas trop cet effet de tandem entre les 2 filles. On est plus investi pour Janice, qui est une orpheline atteinte de Polio (ce qui explique son infirmité) et après suite à un événement, c'est Linda qu'on suit (à peu près mais on va y revenir). Ce retournement aurait pu être gênant, mais le film a une astuce qui facilite la transition. Les poupées. Cela dit, le film se rate à la fin à cause du dénouement qui appuie plus sur le personnage de Janice, et nous faisant totalement oublier Linda.
Samuel Mullins (alias Anthony LaPaglia de la série F.B.I Porté Disparu) est bien en père mystérieux pas commode et meurtri par la mort de sa fille (on y vient). On voit bien qu'il n'est pas à l'aise avec les enfants et spoiler, il est le créateur de la poupée Annabelle et connaît le secret qui l'entoure.
Sœur Charlotte (Stephanie Sigman de la série Narco et oui, je verrai un jour cette série) est la figure maternelle des héroïnes et celle qui les protège. Et c'est ...tout
Mme Mullins (Miranda Otto des Seigneurs des Anneaux) est minimaliste au début mais fait le lien avec le secret qui entoure la poupée d'Anabelle. Et c'est un peu triste la manière dont elle finit (enfin à moitié parce qu'il y Alicia en version maléfique !)
Le reste des filles est à peine développé. On a Nancy l'aînée qui ne croit pas aux histoires de fantôme, Carole, la deuxième un peu effrayée, Tierney , et Kate. Je veux dire, les 2 dernières sont très anecdotiques.
D'où cette question, pourquoi tout le monde survie à la fin dans le groupe ? Je veux dire, il n'y a aucun impacte mise à part Janice...
Et Bee (Samara Lee) alias Annabelle. Oui, Annabelle est à l'origine le nom de la fille des Mullins. Et son histoire est à la fois tragique et effrayante. Cela dit, le film est assez vague sur la transition entre sa mort et l'appel du démon non nommé (Joseph Bishara)
Ils ont juste souhaité qu'elle revienne et elle est revenue via la poupée. Ok. J'ignorais que c'était aussi facile
Un film lambda et limité à cause de son coté préquel
Au niveau de l'histoire, c'est le gros reproche. Le film est banal . Elle est même parsemé de clichés et possède une construction classique. Même les fulgurances n'apportent rien à cause de son coté préquel.
Par exemple, le symbolique derrière l'échange de poupée est très forte car cela signifie que l'âme de Janice survie à travers sa poupée. Tout comme le parallèle entre la maison de poupée et la maison elle même. Mais au final, cela ne va pas plus loin. On ignore ce qu'est devenue Linda à la fin. On connaît le futur de Janice et comment il est accordé aux événements du premier film mais ça ne va pas plus loin
Cela dit, elle n'est pas inintéressante pour autant avec une réflexion sur la mort et la famille. Mais cela n'est que survolée. Mais on trouve, une construction classique alors que le film pouvait se prêter plus à un exercice de style. Du coup, même si le film fait le job, il reste moins intéressant de Light Out. Et c'est dommage.
Préquel avec de bonnes idées mais pas marquant
Ce film est un film d'horreur qui avait tout pour être génial mais qui s'avère très lambda au final. Il possède pas mal de bonnes idées mais est très limité par des clichés déjà vu et des personnages qui auraient pu être mieux exploités. Sinon, en terme d'angoisse il passe bien. Par contre le gag dans le dénouement était dispensable. Au faite, il y a aussi Lotta Losten qui fait un caméo discret. Cette fois elle n'est pas victime.