«Annabelle : Creation» est un bon film d'horreur qui continue la bonne lancée du The Conjuring Universe. Sans surpasser les deux Conjuring de James Wan, David F. Sandberg se démarque des trois films précédents pour imposer sa patte artistique. Et c'est globalement réussi même s'il manque un grain d'originalité.
Tout d'abord, je pense qu'il faut absolument voir le film en version originale pour pouvoir le juger à sa juste valeur. Je n'ai rien contre les versions françaises mais pour ce film-ci, il y a une différence incroyable de crédibilité. Je ne remets pas en cause le travail des doubleurs français, loin de là, mais on se reproche à mon sens bien plus de la vision du réalisateur en regardant le film dans sa langue d'origine plutôt qu'avec des doublages qui massacrent plus ou moins l'authenticité du jeu des acteurs.
La réalisation est certes des plus classiques mais on sent le réalisateur investit. Sa caméra est très souvent en mouvement et ça fait plaisir une photographie de ce genre. Peu d'effets de tremblements désagréables sont à déplorer alors qu'en revanche on peut y apercevoir de beaux plans : la sortie de l'église, ceux dans la chambre d'Annabelle avec la croix qui se retourne sont... renversants!
En ce qui concerne les acteurs, ils proposent tous de bonnes prestations, notamment Talitha Bateman qui se révèle être en fin de compte la surprise du film, interprétant un personnage persécuté crédible et attachante et qui permet en plus de faire un très surprenant lien avec le premier Annabelle dont on ne pouvait tirer meilleure cohérence.
Sa performance d'actrice renforce par ailleurs le côté angoissant et réussi du climax. Il est en effet efficace, dans la constante suite de ce qu'avait proposé le long-métrage. La pression est maintenue, l'angoisse rythme le montage et on reste scotchés, en attente de jump-scares qui sont peut-être trop présents en y réfléchissant bien. Le suspense est bien entretenu, on se sent impliqués dans ce final qui conclut bien le long-métrage. Il manque peut-être des prises de risques et un peu de folie dans ce climax avec, par exemple, plus de meurtres et de sang : le film est rated-R, il fallait en profiter plus judicieusement. J'aurais également aimer voir la petite Janice torturée par la possession de la poupée : le sadisme renforce toujours l'attachement que l'on porte aux personnages et effraie bien plus.
Annabelle : Creation n'est certes que peu surprenant en reprenant les codes du genre mais il les utilise bien. J'avais déjà, à titre personnel - compte tenu du sang qu'il laisse couler derrière lui, apprécié le long-métrage de John R. Leonetti qui avait ses défauts mais qui était un pop-corn movie savoureux, et je fus ravi par ce deuxième volet. Gary Dauberman a de plus relevé le défi pour le troisième volet en nous servant un film honnête et efficace, dans la lignée des deux premiers.
12/20