Comme trop souvent dans l’univers développé autour des films “The Conjuring” de James Wan, “Annabelle Comes Home” s’apparente davantage à une sournoise fabrique à spin-offs qu’à une volonté de raconter une histoire originale. Aux maladresses agaçantes de ses personnages stéréotypés s’ajoutent celles des producteurs qui ne cessent de puiser dans le bestiaire étoffé des Warren pour lancer de nouvelles vaches à lait tirées de cette franchise hautement rentable. Le souci, c’est que derrière tous ces fantômes au potentiel cinématographique prometteur (Black Shuck !) se préparent sans doute d’autres longs-métrages comme celui-ci, respectant un certain soin de la photographie et de la mise en scène, mais jamais de leur promesse initiale : l’émotion, et plus précisément la peur. Gary Dauberman - réalisateur du film - ne connaît que trop bien ce principe, étant lui-même l’auteur des médiocres “A Nightmare On Elm Street” (remake de 2010), “Annabelle” ou encore “Destination Finale 5”.
Avec son festival de monstres et sa vibe ‘60s, ce troisième volet dédié à la poupée maléfique se veut pourtant divertissant, rythmé et doté d’une légèreté bienvenue, et n’a donc rien d’un calvaire. En cela, il est évidemment un meilleur opus que les abominables “The Nun” et “The Curse of La Llorona”. Malgré tout, ses personnages insipides sont pauvrement écrits et son scénario d’une bêtise pénible manque cruellement d’inventivité, de courage et de malice. La formule initiale semble épuisée et obsolète ; il est grand temps de la revoir et de revenir à l’essentiel : susciter la curiosité, questionner la foi et surprendre par le biais de l’horreur.
“Bob’s-got-Balls”.
Faites-en autant, histoire d’enfin conjurer cette mauvaise série.