Année zéro
‘Années 20’ est une catastrophe de A à Z, raté sur tous les plans et dont la facture relève franchement de l’amateurisme. La bande annonce, en forme de making-of, promettait un portrait varié de la...
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le 2 juil. 2022
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‘Années 20’ est une catastrophe de A à Z, raté sur tous les plans et dont la facture relève franchement de l’amateurisme. La bande annonce, en forme de making-of, promettait un portrait varié de la jeunesse et une prouesse technique de filmage. Il n’est ni l’un, ni l’autre. L’état d’esprit déter des comédiens et des techniciens dans la bande-annonce et celui de la comédienne venue présenter le film en avant-première dans le cadre du BRIFF (British International Film Festival) n’atteignent le spectateur qui s’ennuie et est consterné face à ce bien navrant spectacle.
Le temps d’un après-midi à Paris pendant l’été 2020, 24 personnages différents errent dans les rues. Années 20 est une série de vignettes qui montrent des jeunes allant d’un point A à un point B, en conversant.
Formellement, le film souffre d’un double-dispositif lourd qui empèse le film et rend pénible sa vision. Elisabeth Vogler a fait le choix d’un plan séquence unique, sans aucune coupe. Pour le défi, la virtuosité mais aussi pour créer du liant dans ses scénettes qui n’ont aucun lien entre elle. Au début, le filmage impressionne. C’est fluide, les séquences s’enchaînent bien et puis filmer un plan séquence dans Paris, ça n’est pas rien. Hélas, le procédé épuise et devient lourdement répétitif. Deux personnages font leur séquence puis quitte l’écran, la caméra se tourne sur un autre couple qui dit ses lignes de dialogues et qui s’en va et la caméra de s’attarder sur d’autres personnages. C’est extrêmement répétitif et comme il y a 13 ou 14 séquences, tout cela devient épuisant et on oublie totalement la virtuosité. Le deuxième dispositif n’en est pas vraiment un mais il a un tel impact formel que c’est comme s’il l’était. Je parle du choix de tourner à l’arrache. Le principal défaut est que les arrière-plans sont systématiquement flous pour cacher les visages des passants apparaissant malgré eux dans le film. Le film est d’une laideur à voir. C’était également le cas pour ‘Rien à foutre’ de Julie Lecoustre et d’Emmanuel Marre (film également fait à l’arrache), mais pourquoi faut-il que les films tournés à l’arrache négligent autant l’aspect visuel ?
Elisabeth Vogler avait pour ambition de filmer la jeunesse à la sortie du premier confinement à l’été 2020, une sorte de libération. Mais curieusement, elle n’en fait pas grand-chose du covid. Il semble dans le film n’avoir jamais existé, si l’on exclut le port du masque dans les transports ! Le film devrait être une sorte de libération, d’éclosion mais non, le film n’est rien de tout cela. Quand au portrait de la jeunesse, il laisse pantois. La réalisatrice a choisi un tel panel représentatif, qu’il en devient totalement artificiel. Il y a le couple de lesbienne, la noire, les deux petites filles, une fille d’origine asiatique. Mais l’artificialité vient surtout des situations des personnages et des thématiques abordées. Il y a les relations hommes-femmes dans la première séquence, dont je n’ai même pas compris le sens. Il y a la place des noirs dans l’arts et comment l’adjectif est utilisé dans les expressions à connotation négative (noir de monde, journée noire, la peste noire etc…). Il y a le couple qui parle de porno, les deux adolescentes qui parlent de maquillage…
La metteuse en scène ne sait pas non plus filmer Paris de manière originale. Evidemment, la photo est très lumineuse (original pour Paris !), on passe par tous les (très) beaux quartiers, par exemple le Louvre, les quais de Seine etc… L’ensemble est d’un ennui absolument mortel et la fin est tout à fait gnangnan. Le film se termine sur une séquence musicale chorégraphiée où tous les comédiens se retrouvent pour célébrer la jeunesse, la fraternité. C’est consternant !
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le 2 juil. 2022
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