La dramaturgie est très simple. Un couple d'artistes au fait de sa gloire s'aime. Leur amour repose sur une fascination mutuelle qui joue des contraires. La naissance de l'enfant, au lieu de les réunir, trouble Henry qui perd son talent fragile. Sa personnalité ambigüe, sans la sublimation de l'art, l'entraîne alors vers l'abîme et la destruction. Henry perd ainsi l'amour de Ann en étant responsable de sa mort et, tout aussi irrémédiablement, l'amour de son enfant, jusqu'alors simple marionnette entre ses doigts. Annette, ses six ans venus, accède en effet à la conscience en se révoltant contre ses parents.
Sur cette ligne mélodique simple et belle ce qui est mis en musique par les harmoniques pop-rock des Sparks, c'est la fragilité de l'art pour protéger ceux pour qui il est la vie même. Moins que la référence aux différentes versions de Une étoile est née, c'est bien davantage, La nuit du chasseur, chef-d'œuvre baroque, qui inspire Léos Carax dans sa succession de scènes, tours de force magistraux, pour exalter sa propre puissance créatrice, course folle et diamant noir.(Voir suite de la critique)