Le cinéma de Hong Sang-soo est par bien des points proche de celui d'Eric Rohmer. Le personnage principal affirme une volonté morale qu'il va confronter avec la réalité par de longs échanges verbaux avec les autres mais aussi en se sentant immergé dans la nature et le cosmos.
Ces composantes, si fortes du cinéaste français, le cinéaste coréen les exprime par une écriture très personnelle. Extrêmement élégante, elle exclut le champ contrechamp au profit de plans longs que viennent recadrer des zooms, avant ou arrière, au grès de l'importance du hors champ. Seule sur la plage la nuit utilise aussi la forme fétiche du cinéaste, adoptée dans 11 films sur 21 : une histoire construite en plusieurs parties comme pour mieux élargir les possibles du personnage.
Enfin, en stars invitées d'un film aussi déroutant que profondément touchant, on trouve les influences de Walt Whitman pour le titre et François Truffaut pour le personnage du fou (suite de la critique sur le site du ciné-club)