Voyage à Tokyo est le cinquième film à s'inscrire dans la lignée de ceux crées par Ozu et son scénariste à partir de la matrice de Printemps tardif (1949) qui s'attachent à décrire la rupture des liens familiaux. Il est le troisième à traiter plus spécifiquement des ruptures de la liaison parents-enfants et pourrait être une suite à Eté précoce. La rupture est envisagée cette fois du point de vue des parents vieillissants et non de celle des enfants.
La spécificité de ce film et ce qui a crée son immense et immédiat succès au Japon tient à ce qu'il faut bien appeler son caractère mélodramatique. D'une part, l'égoïsme des frères et de la sœur aînée s'oppose à la gentillesse des plus faibles : les grands-parents, la plus jeune des sœurs et Noriko. D'autre part et surtout, la mort rode constamment tout au long du film. Deux fois est énoncé le proverbe qui ne peut que parler à chacun : "Soigne bien tes parents avant leur enterrement. Quand ils sont dans la tombe tout est inutile " Lire la suite ici