C'est un Woody Allen plus autocentré que jamais et en quête de spectateurs psychanalystes qui nous invite à sa table de chevet dans Annie Hall...
L'américain dépressif s'incarne donc dans le rôle d'un comique du nom d'Alvy Singer, et Diane Keaton joue la petite amie susnommée, et ce avec sensibilité, humour et élégance. Mais la véritable compagne de l'artiste névrotique aux obsessions morbides c'est bien la Grosse Pomme, cette mégapole New Yorkaise qu'il ne cesse d'encenser... Sauf que bon, je ne vois pas bien ce qu'il a su m'en montrer de si sublime dans son film... Mais passons.
Quand je dis autocentré, il suffit de s'arrêter sur l'introduction du film en face-à-face avec le spectateur pour le comprendre... D'emblée nous sommes appelés à jouer ses psys, et c'est un peu gênant, même si très vite son génie de la mise en scène et tout un tas de bonnes idées nous feront oublier cet état de fait. De plus, si le film repose essentiellement sur les bavardages et les états d'âme de notre ami, certaines situations, certains gags et certaines répliques s'avèrent extrêmement drôles... Mais bon, y a aussi des trucs faciles dans le lot (l'éternuement dans la coke, les accidents successifs, etc.).
On passe donc de bons moments, mais d'un autre côté le film manque vraiment de rythme. Et puis son personnage n'est pas très attachant : (trop) égocentrique, jamais content, bavard mais incapable d'écouter les autres (son beau-frère notamment), égoïste donc, peureux mais jouant les durs, embrouilleur, et j'en passe... Et même si j'imagine que l'auto-flagellation constitue un but en soi pour le réalisateur, bah ça en devient un peu pathétique à force, surtout qu'il a du succès auprès de la gente féminine le bougre ! Et ça c'est toujours un peu rageant. ^^
Alors bon, au final, c'est clair qu'il y a plein de bons passages et de bonnes saillies à retenir, mais c'est tellement inégal que j'ai personnellement (tiens c'est contagieux !^^) assez souvent décroché, même si je suis toujours assez vite revenu...
PS : tiens, c'est en me documentant pour écrire cette petite critique que j'apprends que ce film fut oscarisé en son temps. Ce qui doit certainement expliquer tant d'enthousiasme de la part de la grande majorité des critiques ultérieures... :)
6,5/10