La vie est un long fleuve fragile

J'avais commencé par mettre un 7/10, un peu hâtivement je dois le reconnaître.
Puis je suis allé me coucher. Et là, j'ai repensé au film, j'y ai réfléchi, je l'ai retourné dans ma tête et quand même, je dois reconnaître qu'il est foutrement bien réussi ce nouveau Alex Garland.

La vie est dure, semées d'embûches, avec des beaux moments et des moins beaux. Et au milieu de ce que la nature nous offre de magnifique il y a nous avec nos doutes, nos blessures et nos cicatrices.
C'est ce qu'incarne et représente ce groupe de femmes, toutes blessées par la vie, au milieu de ce sublime chaos.
Un monde où tout est en perpétuelle mutation, se confondant, se reproduisant pour nous introduire une atmosphère ambivalente où règnent en même temps la beauté de la vie mais aussi tout son côté sombre, comme un virus qui vous attrape, ne vous lâche plus et vous pénètre pour faire partie de votre être.

Evoluant comme une métaphore de la dépression, cette bulle mystérieuse représente cette période de notre vie où notre lucidité et notre objectivité sont mises à rudes épreuves et où le paraître révèle un mal-être intérieur bien plus fort.
La réfraction serait donc l'image de notre détresse mais aussi de notre évolution et représentante du relief que nous offre la vie au travers de notre propre perception, biaisée par les douleurs encore à vif.

Le tout enrobé par une bande son hypnotisante, porté par un visuel chiadé, travaillé et envoutant. Ajoutez de la tension dans ce savant mélange et vous obtiendrez la scène finale dans le phare qui vous coupera le souffle assez longtemps pour que vous ayez l'étrange sensation de faire partie du décor et d'en suffoquer.

Cogitez, battez-vous contre vous-même, ayez des doutes mais n'abandonnez jamais et vous renaîtrez de vos cendres comme l'éclosion d'une nouvelle chance, d'une nouvelle vie. Celle-ci avec espoir.