A oui
Il y a du très bon et du très dommage dans Anon. Le très bon prend finalement le dessus une fois une nuit passée à digérer ce film. Comme beaucoup de films de SF Netflix de cette dernière année, il...
Par
le 5 mai 2018
17 j'aime
5
Voir le film
Alors ça ne va pas être original... Mais je suis peiné et je ne comprends pas. Andrew Niccol semble être devenu à l'image des personnages d'Anon .. Inexistant.
Il nous revient avec ce Bienvenue à Gattaca-like, une sorte de parodie de ce qui a fait ses heures de gloire. Parce qu'on a beau retrouver la froideur minimaliste et les charges contre les dérives technologiques qui étaient présentes dans son premier film, l'émotion n'est plus d'actualité.
Ce qui faisait la force du personnage de Vincent dans Gattaca, c'était sa différence face au monde policé dans lequel il évoluait et sa volonté d'exister. Ici Clive Owen est absolument impassible et vide. La perte dont il est victime est tellement clichée qu'elle ne parvient pas à nous faire ressentir la moindre empathie pour lui (d'ailleurs, il se repasse toujours le même souvenir avec cette personne, comme s'il n'y en avait eu qu'un... Et le contexte bucolique pour illustrer son bonheur passé... Quelle inspiration !)
On est habitué à le voir désabusé Clive, mais bon sang, si on ose comparer cette prestation avec celle des Fils de l'Homme où on était complètement avec lui du début à la fin de ce film (incroyable), y'a de quoi pleurer. Et quid de sa relation avec Amanda Seyfried ? La meilleure chose que Niccol a trouvé pour les rapprocher ? Le cul. Les deux personnages ne se connaissent pas, ils ont toutes les raisons du monde d'être méfiants l'un de l'autre mais ils vont s'amouracher sans raison. Alors oui, ils sont très seuls mais visiblement, ils ne sont pas non plus très malins.
Le film est vraiment maladroit et ce, notamment dans une scène hilarante où Clive expose son plan de couverture pour attraper la criminelle. En 2 minutes de récit, il se créé une identité de mec millionnaire et se désigne pour se taper une escort girl de luxe qu'il lui permettra d'avoir un souvenir à effacer par la hackeuse.. Dur le boulot. Et puis ça ne tient pas debout une seconde : pourquoi la hackeuse ne chercherait pas à connaître le passé de ses clients ?
Certaines scènes bénéficient de bonnes idées telles que les hallucinations créées par hacking mais la mise en scène est tout du long complètement à la ramasse et peu inspirée. J'ai cependant apprécié la rupture entre les plans subjectifs en 16/9ème et ceux "classiques" en 1.85, il y a là le seul parti pris original du film.. C'est maigre.
Enfin, la trame dans son ensemble n'est guère éloignée de celle de Strange Days, notamment avec l'idée du tueur montrant à ses victimes leur propre meurtre. Sauf que dans le film de Bigelow, les scènes étaient réellement glaçantes. Ici, les victimes ont le temps de comprendre ce qu'il se passe, elles se voient visées par l'arme et restent figées bêtement. Je veux bien qu'il y en ai une qui réagisse ainsi, mais toutes ??
On pourrait croire que c'est les studios qui ont ruiné le film mais au générique, le "written, produced and directed by Andrew Niccol" laisse penser qu'il a quand même eu pas mal de libertés sur son projet. Comme pour Mute la déception est de taille. J'adore les dystopies au cinéma mais si c'est pour avoir un énième mauvais épisode de Black Mirror, je passerai mon tour la prochaine fois.
Créée
le 11 mai 2018
Critique lue 687 fois
3 j'aime
D'autres avis sur Anon
Il y a du très bon et du très dommage dans Anon. Le très bon prend finalement le dessus une fois une nuit passée à digérer ce film. Comme beaucoup de films de SF Netflix de cette dernière année, il...
Par
le 5 mai 2018
17 j'aime
5
Cinéaste au début de carrière culte, notamment avec Gattaca et Lord of War, Andrew Niccol à un peu perdu de sa superbe ces dernières années malgré un Good Kill plutôt réussi en 2014. Avec Anon, son...
Par
le 18 mai 2018
12 j'aime
Il y a du très bon et du moins bon dans Anon. Autant au tout début debut du film je me suis retrouvé vraiment transporté dans ce qui promet être une enquête bien inspiré des films noirs, l'inspecteur...
Par
le 5 mai 2018
12 j'aime
1
Du même critique
C'est un peu comme si le double « mauvais » de Jordan Peele avait décidé de réaliser ce Us. Après un Get Out oscarisé qui avait trouvé un équilibre singulier entre satire et horreur, l’ex-humoriste...
Par
le 21 mars 2019
19 j'aime
5
Threads transpose à l'écran un cauchemar. Le genre de cauchemar d'un réalisme tel qu'il subsiste au réveil un troublant vertige. Et pour cause, deux ans après la sortie de ce téléfilm, la catastrophe...
Par
le 20 févr. 2019
8 j'aime
Morceaux choisis : « Voici l’ia la plus avancée au monde. - Pfff. Ça ne m’impressionne pas. Tout ce qu’elle va faire c’est mettre 10 personnes de plus au chômage. » Merci, on avait déjà compris que...
Par
le 3 sept. 2018
7 j'aime
2