Sexe, vodka, mépris de classe et illusions perdues. Entre romance noire et comédie sociale frénétique, dérives d’une oligarchie décomplexée.
Tout à la fois, Anora est une comédie euphorique, une romance, un drame et une satire du capitalisme au sein d’une Amérique corrompue par l’argent de nouveaux milliardaires. Un film d’une énergie folle, explore la réalité sordide du monde de la nuit ( cela dans un enchaînement de scènes de danse et de sexe ) et le luxe décomplexé et immoral des oligarques qui se croient tout permis. Le film dévoile entre autres la question de la prostitution légale aux États-Unis, l’instrumentalisation du corps par des hommes fortunés dont le seul intérêt dans l’existence est de céder aux plaisirs faciles et au consumérisme. Ivan est un de ceux-là, fils d’un oligarque russe, il ne connaît que la société du plaisir facile, le luxe, les fêtes orgiaques. Un éternel adolescent. Face à lui, dans une incarnation spectaculaire, le personnage Anora semble mener la danse. Elle est belle, lumineuse et comme beaucoup de jeunes femmes dans sa situation, elle travaille dans une boite où elle exhibe son corps, excite les hommes par des danses suggestives. Lorsque le jeune russe la séduit et propose par caprice de l’épouser, le film tourne à l’histoire d’amour improbable. Pour Anora un espoir insensé. Jusqu’à ce moment, le film diffuse une énergie monstre, un rythme endiablé et bientôt devient une sorte de thriller déjanté lorsque les parents du jeune homme russe envoient leurs hommes de mains pour annuler les noces. Le film vire alors à la comédie burlesque et chaotique avant l’émotion profonde de la toute dernière scène où se délite le conte de fées d’une bouleversante Anora.