Visionnage tellement frustrant...
Dés l'introduction, on est happé par le rythme, avec les plans qui s'enchainent, énormément de micro-ellipses, qui donne une esthétique très réaliste et très neutre de l'histoire (même si la BO bourrine un peu les oreilles il faut l'avouer). La magie opère entre Mikey Madison et Mark Eydelshteyn, avec des personnages principaux tous 2 captivants et différents. On se prend au jeu de cette relation déséquilibrée, surtout que la mis en scène est plutôt juste.
Mais c'est au moment ou on entre vraiment dans le coeur de cette relation que ça vrille. Dés l'entrée en scène des arméniens et de Toros, on passe de la romance esthétique à la comédie bas de gamme. La ou le rythme était super accrocheur auparavant, on se retrouve pendant 20 min dans la même pièce (puis ensuite on retrouve un peu plus de rythme, mais le ton n'y est plus), avec un assemble de champs/contre champs très scolaire et des personnages qui perdent leurs nuances au profit d'une facette humoristique primaire: l'histoire n'avance plus, difficile de comprendre ou nous emmène le réalisateur.
Heureusement il y à ce final, d'abord devant la TV et ensuite dans la voiture, qui vient égayer la fin de mon visionnage. On retrouve une nouvelle connexion touchante et réaliste entre 2 personnages, et je trouve que Sean Baker s'en sort beaucoup mieux dans l'intimité, avec des plans serrés magnifique et surtout cette scène finale qui a glacé la salle, permettant de clôturer le film sur le son de la pluie et des essuie-glaces dans une justesse ultra touchante.
Au final je suis ressorti vraiment frustré, car le premier tiers et les dernières 10 minutes du film sont vraiment de haute volée, mais la partie comédie centrale pénalise bien trop le récit. J'ai aussi eu du mal à comprendre le propos de Baker, qui semble se contenter d'une mise en scène qualitative sans questionner sur la prostitution ou la condition de sa starlette.