Bon, on va casser l'ambiance. Anora est un film sans second mode de lecture. Plat, qui est ce qu'il montre. Trop long. Qui n'a pas vraiment de propos politique ou esthétique. Alors, certes, c'est bien filmé, et la seconde partie est plutôt drôle, mais on comprend très tôt que le film ne nous mènera nulle part ailleurs que dans l'étirement de son esthétique de parvenu. Son vide se déroule. Se répète. On ne peut même pas se dire que la révolte d'Ani (très passagère) est une révolte sociale, puisque tout est fait pour nous faire croire qu'il n'y aurait aucune différence sociale dans l'exploitation dont elle est l'objet. Elle est pourtant bien là. A défaut de parvenir, Ani est contrainte d'en rester à sa vraie classe sociale. Mais Baker ressemble plus à Tarantino qu'à Scorcese. C'est-à-dire que son propos sur le monde tient plus de l'éponge que d'une critique.