(désolé...)
Je ne sais si c'est simplement la nostalgie qui m'a permis de supporter "Jurrassic World" et "Terminator Genisys" mais cette énième ride super-heroïque pourtant encensé est tellement plus crispant, tellement vide de toute substance et de toute surprise de narration que rarement je n'ai été aussi désintéressé de l'action qui s'en sort pourtant raisonnablement elle* (bien aimé le traitement visuel de "l'échelle sub-atomique" notamment).
Ça me rend plus que jamais apathique face au cahier des charges Marvel. Ici, Quatre persos, chacun son trauma, dont un bad guy et basta pour la Recherche et le Développement. Ajoutez le sidekick latino marrant et on suit les rails tout droit, confiant dans le potentiel fun d'Ant-Man. Le sujet, pourtant riche et intéressant, est entièrement démonté par le roller-coaster baveux où il faut que ça bouge là, maintenant. Même (surtout) pendant les longs (!) dialogues, il faut juste que ça avance vite. Il est conseillé de changer d'avis à chaque réplique presque. Il y a bien une petite pointe d'Edgar Wright derrière tout ça mais chaque idée potable est saccagée par ce trouduc de Peyton Reed. Ils ont même réussi à rendre Evangeline Lilly moche quand même, faut y aller. Cette perruque, elle aurait dû la refuser tout net.
C'est enfantin et plein de peps avec des blagues partout mais c'est la même qu'un Big Mac, (au fond) c'est dégueulasse. Corey Stoll est pourtant original dans "House of cards" mais dans le rôle du bad guy sans aucune nuance, genre, dès le début, tu sais que c'est le méchant, il est tout flasque et ne grimace que vaguement. Il faut une tronche à la Michael Ironside au bas mot pour te faire un bad guy aussi caricatural réussi et ils veulent nous la jouer réaliste. Sérieux... Et son costume a le design d'un jouet.
Au début, j'avais pourtant rien contre cette histoire de maître des fourmis (que j'aimais bien en Comics mais évitons la comparaison), mais quand les enjeux se réduisent à un héros contre un bad guy transparents, une fille qui fait sa jalouse et un Michael Douglas qui fait son maître Shaolin avec des répliques spirito-flasques hallucinantes de didactisme... Ah ça, on le sent bien le ras des pâquerettes. On sent d'ailleurs qu'à ce touchant moment clé d'haine -> amour entre Michael et Evangeline, Edgar Wright a fait ajouter la réplique de Ant-Man ("c'est bien ce qui se passe là, tout cet amour") pour désamorcer le culcul de la chose, mais ça ne marche pas avec Peyton Reed. Ça ne sent que le relent mal digéré de la bonne idée de base. Et c'est de pire en pire jusqu'à la scène d'action finale carrément mise dans le trailer histoire de bien détruire le moindre ersatz de surprise. Tout est dans la BA ou presque.
Sans tension, sans enjeu, sans évolution des personnages donc, on tente de nous mystifier avec un parcours initiatique complet découpé à la "abrège-moi ça gaiement", avec voix off de Michael Douglas omniprésente histoire de bien écraser toute découverte, alors que Paul Rudd n'est toujours que le même cambrioleur jovial de bout en bout, une catastrophe de non-charisme stagnant. Au début, il est marrant et sympa mais après 1h de marrant et de sympa, il me saoule puissamment.
Mince, les jeunes premiers rôles du moment, c'est Jai Courtney, Andrew Garfield ou Paul Rudd...
*Même si les rétrécissements / agrandissements à répétition juste pour balancer un kick circulaire, c'est bien n'importe-quoi aussi hein...
... Mais oui, je me rends compte qu'on s'en fout du fond dans un Marvel, c'est vrai, je venais pas pour le fond d'ailleurs !! Mais là est le problème de Ant-Man en prime, on s'en fout de l'action. Le mec, il fait ce qu'il veut d'façon, il saute partout, il a la force d'un mec de 100kg (c'est fort comment un mec de 100kgs ?), il est indestructible, il fait du "cinéma dynamique" avec des fourmis et en fait, c'est une blague parce qu'il a la taille de défoncer un train Playskool. Même le subatomique, il en revient alors.
Ant-Man, je te fais caca dessus.