…devant cette déconvenue. Mais en même temps, à quoi m’attendais-je ? Quand on se couche avec des chiens, on se lève avec des puces. Pourtant le premier volet était sympathique, il grouillait de bonnes trouvailles et fourmillait de détails amusants. Sans doute les restes d’Edgar Wright, longtemps attaché au projet, prêt à mettre un coup de pied dans la fourmilière de la formule Marvel. Mais voilà, il s’est fait jeter comme un vulgaire sac à puce, Disney sacrifiant ainsi l’originalité pour la platitude de la sûreté. Et alors que Peyton Reed pouvait faire une sélection dans les restes de Wright sur le premier, comme un collectionneur dans un marché aux puces, il doit se débrouiller seul ici. Perso ça me fout le cafard.
Et je ne suis pas le seul ! Il faut voir l’ambiance qu’il y avait dans la salle ! Entre mon voisin de droite qui papillonnait sur son portable, le mioche de devant qui s’agitait, sans doute pour cause de fourmis dans les jambes, et la jeune demoiselle à ma droite qui somnolait (alors que tout un chacun sait que celui qui est trop endormi doit prendre garde à la fourmi), je peux vous dire que la banalité du film se voyait par l’atmosphère environnante qui n’était pas piquée des hannetons pour qui aime le calme. On entendait les mouches voler.
Mais le film n’est pas nul, il est juste bateau (mouche). On retrouve la galerie de personnages du premier, avec en tête Luis (Michael Peña), toujours aussi sympathique, le genre de type qui a une araignée au plafond et ne ferait pas de mal à une mouche mais qui donne parfois le sourire. Et puis je l’avoue, il y a Evangeline Lily, pour qui j’ai un faible depuis Lost, je l’avoue. Elle est si gracieuse, avec sa taille de guêpe ! C’est bien simple, dès qu’elle apparaît j’ai des papillons dans le ventre et je me perds dans ses beaux yeux verts, luisants.
Tout le reste n’est que du déjà-vu, ce bourdonnement incessant des dialogues pseudo-scientifiques avec les running gag de Paul Rudd qui ni comprend rien, ces passages dans l’univers quantique, qui bien que joli prouve que le plus beau papillon n’est qu’une chenille habillée, les méchants pas beau anti-charismatiques qui tombent comme des mouches, etc., etc… Pas besoin de chercher la petite bête pour que tous les défauts du film vous sautent aux yeux, ils s’accumulent à la queue leu leu devant nos yeux, comme tonton Daniel qui fait la chenille avec sa bande de quinquas pour son anniversaire. Pourtant des idées il y en a, mais elles sont mal exploitées, presque forcées, or on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre.
Après comme je disais, ça reste supportable, je ne vais pas prendre la mouche, je savais à peu près ce que j’allais voir et j’étais prêt à les gober ces mouches. J’ai un peu le bourdon, mais je ne vais pas non plus faire d’une mouche un éléphant. Et puis ayant beaucoup apprécié Infinity Wars, j’étais curieux de voir ce qu’il se passait du côté de ce personnage-ci. Mais là-dessus, quasiment rien à se mettre sous la dent ! La belle couille !
Bref, un film dispensable, qui ne m’a fait ni chaud ni froid. Si ce n’est le potentiel gâché d’un Edgar Wright. Ca me hante, man.