Après un Avengers 3 des plus jouissifs – et ce malgré ses défauts de taille –, il est temps pour Marvel de nous faire patienter jusqu’au prochain épisode avec des projets plus sommaires. Si Captain Marvel s’annonce pour le moment bien plus intéressant que ses congénères (le trailer, question ambiance, parle de lui-même), il nous faut passer par le super-héros le plus anecdotique, le plus insignifiant de la bande : Ant-Man. Lui, qui avait déjà la pénible tâche de clôturer la Phase II du MCU (suivant déjà à l’époque Avengers 2), se retrouve à nouveau derrière le gros blockbuster de la firme, à devoir entre guillemets nettoyer les miettes. Et si, actuellement, cette suite fait bien mieux que son prédécesseur au niveau du box-office (soit 100 millions de dollars de plus), il reste tout de même dans les méandres de la saga (occupant la 15e place sur 20, derrière Iron Man 2). En même temps, le premier opus n’avait pas réellement convaincu, bien qu’étant suffisamment sympathique pour tenir éveillé. Avec la même équipe réunie de nouveau (je pense notamment au réalisateur yes man Peyton Reed) et l’influence d’Edgar Wright en moins, il était difficile de s’intéresser pleinement à cette suite. Un fait que confirme le visionnage…
Après, la recette Marvel fonctionne encore, il faut bien se l’avouer. Si la lassitude est toujours de mise avec un produit du studio, certaines caractéristiques propres à ses blockbusters en font des divertissements plaisants à regarder. À commencer par son casting prestigieux (Paul Rudd, Evangeline Lilly, Michael Douglas, Laurence Fishburne, Michael Peña, Walton Goggins, Michelle Pfeiffer…). Ses séquences d’action qui exploitent les pouvoirs de ses héros comme il se doit, prodiguant du fun à tout-va (d’autant plus que sur cette suite, les scénaristes se sont pas mal lâchés sur la question). Son ton léger qui enchaîne sans mal gags et situations rocambolesques, sur un rythme des plus soutenus. Le tout servi par des effets spéciaux de bonnes factures (bien mieux que ceux de Black Panther, comme en témoigne la scène colorée dans le monde atomique). Bref, tout ce qu’il faut pour faire d’Ant-Man et la Guêpe un long-métrage sachant amuser, divertir et surtout passer le temps comme il se doit. Et c’est de là que vient le problème de cette suite : une fois de plus, avec un projet minimaliste, Marvel ne va pas plus loin que ça. Le studio se repose encore sur ses lauriers, servant une nouvelle fois sa recette à succès sans toutefois l’améliorer ou la perfectionner.
Si le casting est sur le papier prestigieux, la plupart des comédiens ne sont pas au top niveau de leur performance respective. Si le duo vedette (Paul Rudd/Evangeline Lilly) s’amuse comme il se doit (à l’instar de Michael Peña), les autres sont plutôt en roue libre, faisant juste acte de présence. Seule Hannah John-Kamen s’en sort avec les honneurs avec son rôle d’antagoniste attachante. Si l’humour répond toujours présent pour amuser la galerie, il est difficile d’accrocher à des blagues la plupart du temps enfantines, lourdingues et par moment pathétiques. Surtout quand la majorité d’entre elles sont des reprises du premier film, poussées excessivement à l’extrême (comme le moment où le personnage de Peña extrapole niveau explications, avec son débit rapide de paroles). Si les séquences d’actions se montrent généreuses, elles ne sont pas pour autant impressionnantes ni spectaculaires. Seulement des instants énergiques sans idée de mise en scène durant lesquels les comédiens s’activent et les effets spéciaux pullulent gratuitement. En clair, après un Infinity War oufissime, on retombe dans la banalité la plus totale made in Marvel. Même du côté du scénario, ce n’est pas bien folichon. Et pour cause, plutôt que de faire avancer la saga, pour ne pas dire son personnage éponyme, Ant-Man 2 propose une histoire anecdotique, incroyablement plate, n’ayant aucun lien avec Avengers 3 (cela se déroule en parallèle à ce dernier) et n’apportant rien du tout à l’ensemble.
Difficile de faire une critique plus longue sur ce film, tant il me semble déjà avoir tout dit. Que ce soit sur le premier opus ou bien sur les autres titres estampillés Marvel. Si certains avaient quelques critères qui les sortaient du lot, Ant-Man et la Guêpe n’a rien de plus pour exciter l’assistance. Et cela aurait été une critique ne faisant que rabâcher ce qui a été dit et redit depuis déjà quelques années. Il faut tout de même soulever qu’il est quand même exécrable de voir un blockbuster aussi fainéant afficher un budget à ce point conséquent (plus de 160 millions de dollars, soit autant qu’Interstellar). Ce qui, après visionnage, donne un film à la fois sympathique, oubliable et révoltant. Encore de l’argent jeté par les fenêtres pour faire patienter le spectateur jusqu’au prochain Avengers…
Critique sur le site https://lecinedeseb.blogspot.com/2019/01/rattrapage-2018-ant-man-et-la-guepe.html