Antebellum (2020) nous replonge en pleine guerre de Sécession, lorsque les états du Nord étaient en guerre avec les états du Sud. On se retrouve au cœur d'une plantation de coton en Louisiane où des esclaves noirs y sont parqués & conditionnés comme des animaux. Le film suit le calvaire de la jeune Eden (tout en découvrant par la même occasion, que son double, Veronica, semble évoluer à notre époque).
Le hasard du calendrier fait plutôt bien les choses. Entre le mouvement "Black Lives Matter" aux États-Unis et l'immonde représentation (en tant qu'esclave) de la députée Danièle Obono dans le torche-cul qu'est Valeurs Actuelles, le film sort décidément à point nommé. C'est donc dans un climat anxiogène que sort ce film (est-ce d'ailleurs pour cette raison qu'aux États-Unis le film écope d'une sortie en ligne au détriment d'une exploitation en salles ? C'était pourtant les premiers concernés...).
Toujours est-il que pour un premier long-métrage, le tandem Bush / Renz nous offre là un brillant thriller psychologique qui nous renvoie en pleine face le racisme systémique US où les esclaves y sont réduits au silence par les suprémacistes blancs (à l'image des violences envers les noirs par les forces de l'ordre).
Une métaphore parfaitement bien vue de la part du tandem de réalisateur, qui parvient à mettre en scène un palpitant thriller horrifique qui, lentement mais sûrement, instaure une ambiance malsaine et prenante, à la frontière entre un épisode de Black Mirror et un film de M. Night Shyamalan.
Efficace pour un premier film, certes loin d'être parfait, mais qui vient rappeler à quel point l'héritage de l'Amérique est lourd de conséquence et qu'il tâche toujours et encore...
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