C'est grâce à l'affiche du film que j'entends parler pour la première fois d'Antebellum. Une affiche surplombée d'un commentaire journalistique du type "Surtout ne dévoilez pas la fin !".
Cool, me suis je dis. J'aime assez ce genre de teasing, bien que je ne me souvienne pas de films récents qui l'ait utilisé, ou pas suffisamment pour m'avoir marqué.
"Par les producteurs de Get Out et Us" en plus. Ce dernier avait été une petite déception mais Get Out était et reste un très bon film.
Et ensuite j'ai fais la gravissime erreur d'involontairement regarder la bande annonce (involontairement sous entend que je ne me suis juste pas masqué les yeux lorsqu'elle est passée au cinéma), un court "chef d’œuvre" de nuisance cinématographique, comme le sont de manière générale toutes les bandes annonces de nos jours...
Et du coup je me retrouve bien embêté à faire cette critique. J'aurais aimé savoir si le film aurait eu la même saveur sans voir la bande annonce auparavant.
Bande annonce qui, vous l'aurez compris, prend soin de dévoiler un élément qui me semble fondamental dans l'intérêt du film : le fait qu'il semble traiter de deux époques en simultanée mais avec le même personnage. J'ai donc immédiatement penser voyage dans le temps. La seule petite surprise du film réside dans le fait de révéler à la fin qu'il ne s'agissait pas en réalité de deux époques différentes, là où il aurait plus intéressant de ne pas du tout évoquer cet aspect des soi-disant deux époques, afin de réellement ménager la surprise.
Nous avons donc ici un film qui tente de traiter du racisme qui ronge encore et toujours les USA (bon, pas que les USA on est d'accord, mais c'est sur ce pays que le film se concentre spécifiquement) voulant montrer à quel point il fait partie des racines voire même de la culture de cette nation. Un projet intéressant, parasité non seulement par des mauvais choix d'écriture (situations sans intérêts ou improbables) mais plus encore par des personnages soit qui manque d'importance, soit qui sont traités de la manière la plus cliché possible. Là où Jordan Peele glissait subtilement des indices tout le long de Get Out, parvenait à faire progressivement s'immiscer la paranoïa dans l'esprit des spectateurs ; Antebellum n'est que lourdeur et désillusion. Incohérence serait également un terme intéressant, tant les éléments présents pour étayer la révélation finale sont faibles.
Reste néanmoins un film de relativement bonne facture, surtout pendant tout son premier tiers.
Vraiment dommage, surtout à l'heure où le mouvement BLM n'a jamais eu autant d'ampleur, un film de qualité pour l'appuyer et le soutenir n'aurait pas été de trop.
Bref, je crois néanmoins avoir répondu à ma question : non, le film n'aurait pas été meilleur sans regarder la bande annonce. À vrai dire, si je ne l'avais pas vu, je me serais peut-être moins concentré sur les défauts du film. Un mal pour un bien.