Antigang est une comédie policière française qui surprend parce qu’elle est réussie.
En effet, lorsqu’on regarde la bande annonce, cela ressemble à une énième production formatée d' EuropaCorp avec Jean Reno qui a été l’acteur fétiche de Luc Besson. Mais, non pas du tout !
Heureusement, la véritable surprise est le personnage Cartier joué par Alban Lenoir. Il m’a fait penser à un Axel Foley blanc qui plaisante tout le temps avec des répliques bien senties. Son talent comique est déjà visible dans la série Lazy Company . Là, il s’en donne à cœur joie. Un personnage bien loin de celui qu’il a incarné dans « Un Français » sorti il y a peu sur les écrans. Selon moi, c’est la révélation masculine 2015 en tant qu’acteur français. Jean Reno fait son taf en tant que chef d’une équipe d’Antigang dont chaque personnalité est clairement identifiable (le nouveau, la tête brûlée, …).Le duo Reno/Lenoir de mentor/poulain peut aussi faire penser au duo Noiret/Lhermitte des Ripoux. Après avoir joué précédemment dans un polar plus sérieux l’affaire SK1 qui était de bonne facture, Thierry Neuvic joue un commissaire qui va se retrouver dans une situation inconfortable à cause de Jean Reno. Le chef des braqueurs, Jakob Cedergren, qui avait joué un profiler dans la série danoise Traque en série , permet de se faire connaître du grand public français. A croire que les méchants doivent être automatiquement de nationalité étrangère depuis la saga des Taxi. On retrouve même, dans l’équipe des flics, une collègue féminine avec un léger accent étranger interprété par Catarino Murino qui existait aussi dans le long métrage de 1998. Petra, ça ne vous dit rien ?
Le petit nouveau de l’équipe (Oumar Diaw) et Stefi Celma arrivent à exister malgré le peu de scènes qu’ils ont à l’écran. Malgré des similitudes avec certains grands succès français, Antigang est appréciable parce que l’on sent que le réalisateur fait tout pour apporter au spectateur un spectacle honnête et divertissant, sans se prendre au sérieux. Il précise même dans le générique de fin que ce n’est pas un film de zombies qui est un petit clin d’œil à sa réalisation précédente Goal of the dead.
Du côté scénario, il y a beaucoup de situations comiques qui font mouche. Et chose étonnante, les scènes d’actions sont bien réalisées notamment dans les combats rapprochés (cf celui entre Waked et Cartier lorsqu’il a la batte de base-ball). En y réfléchissant un peu, il y a très peu de comédies policières françaises qui sortent du lot depuis les années 80 et celle-ci en fait partie. Antigang a plus d'envergure que de l’autre côté du périph , sorte d’Arme Fatale ratée, parce que son scénario et ses personnages sont mieux construits.
Alors, ne boudons pas notre plaisir et découvrons un film sympathique avec un acteur qui monte, tranquillement mais sûrement : Alban Lenoir.