Pour un non admirateur de métal, speed metal, hardcore et autre symphonie tel que moi Anvil fut une grosse surprise.
Le nom de ce groupe était totalement inconnu à mes oreilles avant de voir ce documentaire.
La question que l'on se pose de temps en temps en le regardant c'est comment ce groupe qui partait tellement bien comme le montre la rétrospective du début, bien ringarde ne vous y fiez pas, a pu sombrer si facilement dans l'oubli. On y pense et on se dit que ouais, pendant que l'un des membres travaille dans le bâtiment et qu'un autre s'occupe de surgelés, des groupes tels que Motorhead, Metallica, Iron Maiden, et toute la branle jouent dans des salles archi comblées devant un public de véritables fans.
Pourquoi ?
Anvil est pourtant reconnu par ses pairs, que l'on aime ou non. De Ozzy, Lemmy en passant par Slash, beaucoup reconnaissent qu'Anvil a durant un moment grandement participé aux fondements du speed metal ou a eu un rôle d'idole, de sommet à atteindre ou même franchir, durant leur enfance, pour les plus jeunes d'entre eux. Le fait de jouer de la guitare avec un vibromasseur dans les 80's doit avoir beaucoup participé en ce qui concerne le second cas...
La chance. Lemmy Killmister dit sans doute la phrase la plus intelligente et la plus pleine de sens de ce documentaire "être là au bon endroit au bon moment". Anvil est le groupe qui par essence même n'a pas eu de bol, n'en a jamais eu et n'en aura peut-être jamais.
Ce documentaire a ce côté touchant, profondément humain, d'un côté ces membres ne percent pas d'un autre ils en donnent, ils y croient. Ils continuent de jouer, de produire des albums, de se faire plaisir ainsi qu'à ceux qui les apprécient.
Il ne faut pas aimer le métal pour juger ce film, loin de là. Il touche une dimension propre à chacun et devrait retrancher pas mal de musiciens - d'artistes en général - dans la réflexion que ce qui importe le plus c'est qu'ils y croient, eux, et non de réussir d'un point de vue commercial et/ou critique.