Il y'a quelques jours, je voulais voir La Vida Loca et en faire un article parce que je n'avais entendu que du bien de ce documentaire. J'ai stoppé au bout de 30mn sous le déluge larmoyant de femmes de gangsters qui ne devaient pas trop pleurer quand leur homme ramenait du pognon à la maison en tuant d'autres personnes. Et bizarrement, le karma a dû s'équilibrer car je retombe sur des infos à propos de Anvil, un docu sur un obscur groupe de Metal qui n'a jamais pu atteindre la gloire. Mattons ça alors!
Qu'on soit clair, au fond, Anvil ne parle que très peu de musique. On est loin des reportages à la gloire de groupes en tournée. C'est d'abord un film sur une amitié de plus de 30 ans entre les deux leaders du groupe, Rob et Lips, sur la poursuite des rêves, du temps qui passe. Anvil ne touchera pas que les fans de Heavy Metal, parce que le documentaire se concentre sur l'humain et tout ce qu'il a de plus touchant.
C'en est presque une fiction. Y'a des coups durs, des espoirs, des disputes, une solide amitié entre deux hommes qui se sont connus à 15 ans et qui sont toujours là l'un pour l'autre à 50 ans. Mais c'est aussi directement sur nous que sont projetés les images. Ces rêves qui nous échappent du bout des doigts, ces déceptions de la vie, l'envie d'y croire même au plus bas. C'est basiquement un film qui parle à tout le monde et qui galvanise notre envie de lever le poing et de continuer à se battre pour ce que l'on croit. Comment ne pas se reconnaître dans Rob ou Lips? Comment ne pas avoir envie de n'avoir qu'une fraction de leur passion? Eux, qui à 50 piges, y croient toujours dur comme fer à la gloire. Pas une gloire éphémère, pas une célébrité mûe par le néant. Celle qu'on doit mériter par tout le travail, toute la sueur qu'on a dépensé sans jamais cesser d'y croire même lors des baisses de moral.
On rit, on chiale, on s'énerve avec eux. On se reconnait. On a qu'une envie c'est dire « je t'aime » à son meilleur pote. On veut aussi y croire, on veut aussi ne jamais cesser de croire. On ne le fera pas. On ne s'arrêtera pas si on ne fait qu'effleurer de nos doigts notre rêve. On le prendra. Là on cessera d'y croire. Parce que à ce moment précis, on le vivra.