"Endeuillée de sa mère, abandonnée par son père, une jeune fille doit confronter leur absence et faire équipe avec Anzu, un esprit aussi farceur qu’un félin et aussi malotru qu’un humain. À la force d’une esthétique qui rappelle Mes voisins les Yamada et d’une ribambelle de personnages secondaires séduisants, le film s’embourbe malheureusement dans une narration si étirée qu’on perd de vue les enjeux initiaux."
"Ce qui ressemble à un voyage commémoratif tourne rapidement à une étude sur le deuil du point de vue d’une enfant. Lorsque Tetsuya revient dans sa ville provinciale natale pour résoudre ses problèmes de dettes, il laisse seule sa fille Karin entre les griffes d’un matou atypique. Il marche sur deux pattes, conduit une mobylette, effectue des massages, flatule sans gêne et urine à la vue de tous dans le premier buisson du coin. N’oublions pas qu’Anzu reste un chat par nature. Il reste libre et imprévisible dans ses actions. Son comportement transgressif ne manque pas non plus de susciter de vives réactions. Le duo de cinéastes en profite donc pour jouer sur ce décalage pour en tirer des railleries enfantines. Cependant, et contrairement aux œuvres d’Hayao Miyazaki, cet humour reste en grande partie dédié au jeune public, dont on cherche à stimuler leur approche des Yōkai, des créatures surnaturelles issues du folklore japonais."
"Attristée et en colère, la jeune fille est ensuite amenée à quitter la campagne pour la capitale pour enfin prendre sa revanche sur le deuil qu’elle traverse. Cette dernière se repose ainsi sur une amitié inattendue pour conjurer le sort et enfin se relever de cette situation qui la conditionnait à une attente sans fin."
"Solaire et sans pour autant manquer de ludisme, Anzu, chat-fantôme souffre toutefois d’un sérieux problème de rythme. En effet, ça ronronne tellement fort dans la première heure qu’on finit par se perdre dans les aléas du présent et dans une banalité qui ne justifie pas qu’on y stagne aussi longtemps. Dégraissé de ses longueurs et en canalisant mieux l’énergie et la bienveillance des Yōkai, le film aurait pu constituer un fabuleux court-métrage. Reste que la quête initiatique de l’héroïne offre une bonne porte d’entrée pour les spectateurs qui n’espèrent rien de plus que de partager un sourire sincère en sa compagnie."
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