Que dire face à cette œuvre monumentale, palmée à Cannes, qui clôt une décennie où Francis Ford Coppola aura réalisé sans doute les meilleurs films de sa carrière (Le Parrain I (1972) & II (1974), Apocalypse Now (1979)) ?
Que dire face à cette immersion dérangeante dans la guerre du Vietnam, dont on ne sort pas indemne de par la réflexion philosophique et existentielle qui est proposée ?
Que dire face à ce tournage entré dans la légende par ses innombrables péripéties hors du commun, qui aura duré non pas 6 semaines mais 16 mois, laissant à son réalisateur le plaisir de transformer plus de cinquante mille mètres de pellicules en un film de trois heures ?
Que dire face à cette quantité de scènes cultes ? Peut-on oublier la démoniaque chevauchée des valkyries ? L'introduction du film qui sent le napalme à plein nez sur la musique des Doors ? Un Marlon Brando possédé qui nous répète "The Horror" comme en écho ? La légendaire apparition de Robert Duvall ? Ou encore la seule bouffée d'air frais en trois heures quand l'aventure de notre cher équipage a des airs de croisière exotique le temps de la musique des Stones Satisfaction ?
Pourra-t-on voir à nouveau une œuvre de cet acabit un jour ? Ce film en tout cas, au Panthéon du Cinéma, ne laisse pas indemne son spectateur.