Apocalypse Now est l'un des rares films auxquels je ne peux attribuer de mots précis pour le définir, il faut le voir, et si vous êtes en train de lire cette critique, allez le voir avant la suite.
SPOILER
Je vais donc tenter de résumer ce film à cheval entre Las Vegas Parano et L'échelle de Jacob à mon sens. Ce n'est pas un film comme les autres, et on le sait dès les premières secondes du film, Coppola a su seulement avec des images de coucher de soleil et un son de pales d'hélicoptère tournant au ralenti transcrire l'ensemble du film, mais ce passage n'a de saveur qu'après avoir vu le film.
A part le début tout part comme un film de guerre basique, un homme, une mission, sensation vite oubliée tant la tension est palpable lorsque l'on entend la voix de Kurtz dans le magnétophone. Puis on plonge dans la mission, comme le héros sans vraiment savoir ce qui nous attend, on contemple avec dégout ce général avide de surf plus américain qu'un aigle, qui va jusqu'a raser un village au Napalm pour faire du surf tranquille. Il faut d'ailleurs surement y voir l'absurdité de cette guerre comme métaphore. Et vient le bateau, on nous présente un équipage varié, autant en âge qu'en passé, puis on embarque sur ce rafiot sans se douter qu'il irait détrôner la violence innocente d'un Jurassic Park.
Ce voyage est beau, long, angoissant, il y a des pertes, il est jonché de passages plus absurdes les uns que les autres (Version longue), la scène Playboy souligne la noirceur du film, on est plongé dans le noir complet, avec ces spots, et le héros mis à l'écart vient peut être nous dire que tout ceci est dans sa tête, que c'est juste la manifestation de son désir charnel inassouvi. Après ce moment, le "rationnel" laisse place à la folie, les scènes de combat et les rares escales sont des manifestations hallucinées par le personnage, les missiles sont des feux d'artifice, neutres multiples pour un chiot, la rencontre avec les français d'ailleurs très caricaturés mais dont le rôle est réellement de délivrer un message aux américains sur l'inutilité de leur combat au travers d'un personnage soupe au lait et exagéré.
A la fin, on demeure complètement perdus dans cette jungle, la moitié de l'équipage descendu, le général Kurtz est sans surprise un Marlon Brando plus flippant que jamais, on atterrit sur l'ile des horreurs, on nous délivre enfin un explication à tout ce marasme.
Faire de l'horreur son ami pour ne pas la voir.
Je recommande ce film particulièrement perturbant si vous avez aimé l'échelle de Jacob et Las Vegas Parano !