Apocalypse Now est un poème en vert qui alignent ses rimes en jungle. Cette jungle est dense, chaude et brumeuse comme l'âme des personnages plongés dans l'absurdité d'une guerre cauchemardesque.
Leur folie ils ne la doivent qu'à leur illusion d'être moraux et bons. Mais Willard sait que tous ces soldats sont habités par l'ambiguïté la plus radicale. D'un côté ils vident leurs chargeurs avec passion sur des civils, de l'autre côté ils les soignent avec l'humanité la plus pure. L'être humain n'est pas tout bon ou tout mauvais, il s'abreuve aux deux sources. C'est pour cela que Kurtz qui rejettent sa patrie pour ses atrocités est le premier à trancher les têtes de ses hommes, renouvelant ainsi l'horreur sur tous les tableaux. C'est ça la guerre, une horreur sur tous les plans.
Selon F.F. Coppola le cinéma doit avant tout être un art et non une industrie. Ce film, tant dans sa conception que dans son résultat, en est le manifeste direct. Good night Vietnam.