De la photographie d'un Vietnam souillé par les combats jusqu'au jeux d'ombres coinçant les visages, Apocalypse Now est tout d'abord une oeuvre visuelle magistrale. Les jaunes humides croisent les oranges sanguins sur fond de rouge sang, et c'est toute l'horreur de la guerre qui est ainsi exprimée en quelques toiles. Au milieu de ce tableau, Martin Sheen campe un Rambo sous morphine abattu par la violence du conflit. Tremblant mais déterminé, il se plie aux ordres sans broncher.
Puis c'est le déshumanisation quand, le regard trouble, il croise celui de Marlon Brando. C'est au premier abord un traître cruel, criminel de guerre sans merci qui a soumis les tribus indigènes. Au second c'est un homme qui ne recherche désormais plus qu'une seule chose: la paix intérieure.
Comme Sylvester en 1982, Coppola s'attachera à prélever tout ce qu'il y a de plus animal chez l'homme déshumanisé par la guerre. Mais dans ce chef d'oeuvre, les propos, plus poussés, et combinés à une prise de vue étouffante, convertissent les sceptiques à la perverse et bien réelle...apocalypse.