Mel Gibson prouve une nouvelle fois avec ce film qu'il a tout compris à l'art du cinéma, nous offrant une aventure rythmée, épique et haletante ancrée dans un contexte historique non moins dépourvu d'intérêt.
Il ne s'agit cependant pas là d'un film historique qui aurait la prétention de nous apprendre quelque chose comme certains internautes belliqueux se complaisent à l'affirmer, mais bel et bien d'une épopée héroïque vécue par l'intermédiaire du personnage principal, la "véracité" des faits étant ici totalement secondaire et anecdotique (regardez un documentaire sur Arte si vous voulez de "l'historique"...)
Ainsi, l'internaute qui vous dira fièrement "mais les Espagnols n'ont pas débarqué à cette époque, c'est n'importe quoi!", en voulant étaler sa pseudo "culture" d'historien en herbe, se couvrira de ridicule et témoignera du fait qu'il n'est pas capable de différencier un documentaire d'une fiction destinée à divertir.
D'autres commentaires, d'une mauvaise foi absolue, prêtent un procès d'intention au réalisateur, targué de "raciste" se délectant d'une "violence gratuite" rabaissante voire humiliante vis-à-vis des civilisations pré-colombiennes. Quelle stupidité, c'est effrayant...
En effet, de nombreux indices pourtant flagrants liés à la mise en scène de Gibson montrent exactement le contraire: le soin apporté à la reconstitution du contexte historique et de la langue maya, les costumes colorés et flamboyants, la pyramide à l'architecture majestueuse et prodigieuse, le comportement intelligent du personnage principal (qui coure en zigzag pour éviter les projectiles et utilise la faune et la flore à son avantage), l'absence de manichéisme imbécile et galvaudé, tout témoigne du fait que Gibson a eu la volonté de rendre hommage à un peuple qu'il semble admiré.
Cette admiration palpable ne peut alors qu'être transmise au spectateur, émerveillé devant cette aventure spectaculaire et haute en couleurs.
Concernant la violence, certes relativement crue et peut-être parfois excessive pour des internautes sensibles et bien-pensants, elle est utilisée par souci d'authenticité et de crédibilité de l'ensemble, et n'est donc en ce sens absolument pas "gratuite" comme certains semblent bêtement le penser.
Et puis franchement, seule la scène de sacrifice pourrait ici s'avérer "dérangeante" et encore, on a vu bien pire. "Braveheart" est d'ailleurs bien plus violent que ce film et n'a jamais été critiqué pour cette raison (mauvaise foi, quand tu nous tiens...).
"Apocalypto" doit donc être pris et jugé pour ce qu'il est: un grand spectacle, épique et divertissant, brillamment réalisé et ne suscitant l'ennui à aucun instant.
Cette aventure est par ailleurs tout à fait crédible, seul le coup de "l'éclipse" m'ayant quelque peu interloqué...
En effet, cette scène nous rappellera forcément Tintin et "Le temple du soleil" bien que cette influence pourrait se révéler être une coïncidence (ce n'est qu'une hypothèse), l’œuvre d'Hergé étant particulièrement méconnue outre-atlantique.
Cependant, la civilisation mise en avant par le visionnaire Belge est celle des Incas, qui vénéraient effectivement le soleil comme leur propre dieu.
Je ne suis en ce sens pas certain qu'il en soit de même pour les Mayas, aux croyances polythéistes...
Bref, ce n'est ici qu'un détail qui ne pénalise en rien la qualité du film, somptueux, décomplexé et brillant à tous les niveaux, probablement l'une des meilleures productions des années 2000.
Bravo Mel!