Apocalypto, du latin apocalypsis - « révélation ». Ce film est une véritable révélation de ce que devrait être le cinéma mettant en scène des peuples indigènes dans toute leur splendeur. Mel Gibson bouscule tous les déjà-vus du cinéma hollywoodien et ses clichés agaçants de "bons" et "mauvais" Indiens capturés par des Blancs qui les guident vers le "droit chemin" de la civilisation occidentale.
Ici, tous les choix de décors et de scénario ont été pris pour mettre sur le devant de la scène des tribus de l'ère maya avec un grand souci d'authenticité. Bien que certains choix de costumes et de détails soient anachroniques aux yeux des historiens, l'ensemble s'avère être d'une grande cohérence et d'une esthétique léchée. Le choix d'une langue locale est judicieux et renforce l'immersion. Les protagonistes crèvent l'écran dans ces rôles intenses qui incarnent toutes les facettes de l'espèce humaine, capable autant d'atrocités abominables que d'humanité généreuse. La violence qui monte crescendo est justifiée et devient un personnage central de cette civilisation qu'elle gangrène et décime à petit feu.
La scène de fin, aussi attendue que satisfaisante, suggère que la violence est propre à l'espèce humaine et que l'Histoire se répète sans cesse sous d'autres formes. Ce qui semblait être un paroxysme n'est en fait que le début d'un nouveau monde tout aussi gangréné… Conte et réalité historique se mélangent et ne font qu'un.