Apocalypto est un film cru et viscéral, qui prend aux tripes et envoie du steak. Je pourrais m'arrêter à ces quelques considérations alimentaires mais l'œuvre de Gibson mérite un plaidoyer plus contemporain, surtout après sa soporifique Passion du Christ, dont il lave enfin l'affront.
Disclaimer : Apocalypto a beau être en version originale Maya, il prend des libertés historiques, vous pouvez remballer vos "Ouais mais à l'époque..." d'historiens intégristes moisi.
Grâce à une économie de dialogues et une photo particulièrement soignée qui délivre de superbes images de jungle et une effroyable cité en pleine décadence, Apocalypto dispose d'une ambiance très particulière : crédible et dépouillée.
Par ailleurs, que ce soit pour l'extrême crudité de ses scènes d'action, sa complaisance dans la représentation sans détour de la violence ou encore pour les séquences littéralement cauchemardesques au cœur de la cité, Apocalypto mérite bien son nom et propose un spectacle qui pourra facilement choquer ou déplaire.
Pour autant, la manière dont le film est abordé désamorce à mes yeux tout débat sur la légitimité ou la gratuité de cette violence : Elle nourrit le récit et sa tension dramatique, elle est intimement liée aux thématiques abordée et donne juste l'impression d'être à sa place, dans un récit sans ambages, brut de décoffrage et terriblement efficace.