Oui, difficile de ne pas voir en Apollo 10 1/2 : les fusées de mon enfance la somme des talents de Richard Linklater : cette manière très organique d'aborder l'enfance et le passage à l'adolescence comme il a su si brillamment le faire avec Boyhood, sa capacité à reproduire l'essence/les sens d'une époque comme dans Everybody wants some!! ou Génération Rebelle et enfin, il retrouve la même technique d'animation qu'il avait utilisée sur A Scanner Darkly, mais il fait tout ça avec une telle force tranquille que son nouveau film destiné à Netflix est un très bon moment de cinéma.
Partiellement autobiographique, Richard Linklater décrit le quotidien de cette banlieue texane qui vit au rythme du programme spatiale de la NASA avec un sentiment de nostalgie rarement égalé au cinéma (je crois que la dernière fois que j'ai ressenti un tel réalisme dans la recréation des souvenirs d'enfance, c'était chez Cuaron avec Roma), le tout dépeint avec la légèreté du regard d'un enfant. Mais le film est également très sympathique dans sa manière de montrer l'imagination de son protagoniste
qui déclare être la première personne à avoir posé le pied sur la Lune
décrit par Linklater lui-même comme un affabulateur professionnel dès les premières minutes (normal pour un futur conteur d'histoire, non??).
La seule chose qui m'empêche de monter à 8/10 est le fait que le réalisateur de Before Sunrise n'ait pas su faire monter cette fin en intensité qui fait que, l'émotion n'était pas au rendez-vous dans les dernières minutes.
Bref, Apollo 10 1/2 est une réussite, une de plus pour Linklater, pour un résultat léger comme une bulle de savon, mais qui sait toujours se faire dense dans son propos!!