Difficile de savoir jusqu’à quel point Apollo 10½ est autobiographique mais Stanley, le jeune héros du film, est né en 1960 à Houston. Tout comme Richard Linklater. Pour son retour à l’animation par rotoscopie (quinze ans après A skanner darkly) le réalisateur de Boyhood joue sur un terrain proche de celui de Paul Thomas Anderson et Quentin Tarantino, respectivement pour ces deux merveilles que sont Licorice Pizza et Once upon a time in Hollywood : il retrouve l’atmosphère de son enfance et livre un pur film-fantasme, à travers le portrait d’un garçon de dix ans, engagé par la NASA pour intégrer la mission Apollo.
C’est du pur Linklater donc moins un film sur Apollo et les projets lunaires que sur le quotidien d’une famille des suburbs de Houston dans les années 60. Une chronique à la fois documentée et fantasmée. Une collection de petits instants, de souvenirs, de gestes, de films, de chansons, de programmes télévisés. Fétichiste mais jamais passéiste tant la voix off (Celle du garçon, d’aujourd’hui) y évoque sans cesse le Vietnam et la surconsommation, entre autre. Un régal.