Il est de ces films ou l'on se sent obligé de consulter plusieurs fois toutes ses listes pour être sur de ne pas les avoir déjà vu tant, chacune de leur secondes semble emprunter. On part sur un drame, celui d'une femme qui vit la perte d'un mari, de sa fille qui a perdu un père et de leur difficulté à passer le cap du deuil.
Mise en scène naturaliste, caméra portée, légèrement tremblotante pour nous positionner au cœur des émotions, la volonté de casser une certaine barrière naturelle entre l'objet filmique et le spectateur que l'on pousse à vibrer en même temps que l'image.
La photo semble être un peu trop travaillée, contrastée, ce qui provoque un décalage inévitable, suspendant le spectateur entre la proximité naturelle face a un drame souvent rebattu, mais bien interprété et une esthétique réenchanté. Ce clivage des sentiments trouvent malgré tout sens dans un récit qui oscille entre la perte et les retrouvailles, entre l'abandon et les retrouvailles.
Car par le biais d'un ami de la famille et celui de sa création, cette femme esseulée va avoir la possibilité de ramener à la vie son mari décédé. Un parti pris science fictionnesque lui aussi traité avec le moins de décorum possible, la vraie question n'étant pas l'avancée technologique mais les implications et les répercussions de cette machine créer par cet ami de la famille ou comment une vie pour une vie peut affecter bien plus de chose qu'on ne le pense.
Ce qui est malheureux c'est qu'autant dans la dramaturgie que dans le fantastique le film ne parvient jamais à décoller et ressasse à l'envie des questionnements déjà débattu dans de bien nombreux films.
Trop sage dans sa narration, le film, par moment, peut nous faire penser à du sous Cameron Crowe qui n'aurait ni la capacité ni l'envie de pincer tendrement, mais un peu plus fort les cordes du récit pour faire résonner avec plus de force un cœur émotionnel qui en l'état est totalement léthargique.
Un film qui ne provoquera pas de furie dépitée, mais se laissera tellement vite oublié dès le générique.