Appelez-moi Kubrick par Petrif
Imposteur.
Voilà qui est Alan Conway. Usurpant l'identité du réalisateur Stanley Kubrick afin d'escroquer les nantis et au passage amener quelques jeunes hommes sveltes dans son lit, Alan Conway est un imposteur.
Inspiré de faits authentiques, Colour Me Kubrick retrace la vie de cet escroc de seconde zone. Incarné par John Malkovich qui, dans son rôle de grande folle alcoolique et nonchalante, comme à l'accoutumée, est remarquable, Alan Conway erre de villes en villes utilisant l'identité du "maître", comme il le dit, pour soutirer de l'argent à des stylistes, des groupes de heavy metal, journalistes, hommes d'affaires fauchés et dépressifs, faux Elvis, bref, il ratisse large. Sans foi ni loi.
Drôle, pathétique, amusant, léger et court, ce film détonne par sa différence des autres productions standardisés. Beaucoup plus court (1h20 seulement) que nombre de trop longs métrages, une histoire quasi inexistante, puisqu'on assiste aux méfaits et gestes du dit imposteur, mais cela n'empêche pas de se laisser bercer par les mensonges et le timbre chaleureux du Malkovich.
Bref un bon petit film sympathique, enrobé d'une bande-son Kubriesque puisque les nombreux morceaux qui ont accompagné les films originaux du réalisateur sont détournés, le "Ainsi parlait Zarathoustra" de Strauss est ici utilisée pour une scène de linge sale au lavomatic, rien à voir donc avec la grandiloquence de l'intro de 2001, l'Odyssée de l'espace.
Une phrase du film qui m'a bien fait marrer :
"T'imagines le carton qu'aurait fait Jésus s'il avait joué de la guitare."