Avec Après Mai, Olivier Assayas poursuit l’impressionnant travail de reconstitution historique de son Carlos. Si le biopic du célèbre terroriste s’étalait sur de nombreuses années, dans de nombreux pays et à divers moments de l’histoire, Après Mai se concentre, comme son nom l’indique, sur l’après mai 68, en France, avec quelques détours par Londres.
Film intime, loin du charisme de Carlos, Après Mai dresse le portrait d’une jeunesse, d’un pays, de courants de pensée et d’idées politiques et esthétiques. Souvent de manière trop didactique. Tellement scolaire, appliqué et sérieux que la vie, les personnages et le cinéma sont étouffés par ces vignettes successives qui théorisent et ressemblent au parfait précis du bon petit révolutionnaire. Assayas a le bon goût de ne pas juger et la précision de son travail de reconstitution parle pour lui, mais la sécheresse du propos et la manière de le mettre en scène font passer les personnages, peu charismatiques, au second plan.
Après Mai décolle et prend de l’épaisseur quand Assayas recentre son film sur Gilles et ses aspirations et s’interroge sur la place de l’individu au sein du collectif, à quel moment il le fait basculer ou le met en danger.
Assayas semble pris au piège du projet : faire un film intime qui raconterait une époque agitée en même temps qu’un portrait d’un jeune adulte qui se questionne, autant acteur que spectateur. Ambitieux, bien léché, parfois trop, tour à tour sec et touchant, Après Mai est un entre-deux qui manque de poigne mais pas de douceur.
TheGreatGatsby
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le 19 juin 2013

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