Fort du succès remporté par Charade, son précédent film, Stanley Donen délaisse à nouveau ses genres fétiches de la comédie et du musical, pour tenter de renouveler l'expérience à travers ce récit d'espionnage. Car c'est une reproduction à peine déguisée de Charade où Donen reprend les mêmes caractéristiques avec le couple charismatique de l'espion et du naïf embarqué malgré lui, sauf que là, il inverse les rôles : Peck-Loren remplaçant Grant-Hepburn, où Peck est le naïf et Loren l'espionne.
Ils sont embarqués tous deux dans une intrigue qui se veut plus embrouillée et qui lorgne plus vers le style Hitchcock de la Mort aux trousses, avec quelques recettes à la James Bond en plus, où l'alchimie entre eux n'a pas le même piquant que celle du couple de Charade, de même que le ton de la comédie s'estompe au profit de l'espionnage, mais ça fonctionne plutôt bien, il y a du charme, de l'action, un peu de fantaisie, et un érotisme léger (la scène de la douche notamment), il faut dire que Sophia Loren déploie une féminité très poussée, elle est particulièrement en beauté ici. Du côté des méchants, c'est moins probant, même si Alan Badel est parfait dans son rôle.
Au final, le film est très divertissant, c'est une sorte de cinéma champagne 3 étoiles, léger, pétillant, plein de malice, à la mise en scène sophistiquée propre à un certain courant des sixties, comme dans Diamants sur canapé, et où Donen fait preuve d'une technique singulière par ses jeux de lumière et d'effets optiques. Je vais sans doute étonner, mais je me surprend même à préférer Arabesque à Charade.