Une équipe de scientifiques part en expédition au Venezuela, pour trouver de nouvelles espèces d’insectes. Parmi eux, un abruti maladroit, on ne sait pas ce qu’il fout là et lui non plus apparemment, puisqu’il ne sait clairement pas ce qu’il se passe. On découvre qu’il est photographe, mais quand vient le moment de prendre des photos, il reste immobile, la bouche béante. Les autres tombent néanmoins sur une espèce encore inconnue d’araignée, plus grosse que la normale, et plus difficile à tuer. Evidemment l’idiot du groupe se fait mordre, mais il ne se transforme pas en Spider-man, il meurt juste instantanément. Et bien sûr, l’araignée est ramenée par mégarde aux Etats-Unis, planquée dans le cercueil du défunt.
A partir de là, il ne se passe pas grand chose pendant un bon moment, le film se penche avant tout sur les problèmes d’une famille qui vient d’emménager à la campagne et dont le père, un médecin, se retrouve sans clients. Ce personnage est le héros, qui raconte encore une fois à sa femme le traumatisme causé par une araignée quand il était bébé. Un récit ridicule, à la fois à cause du doublage VF, puisqu’il parle avec la voix de Ned Flanders, et à cause de l’analogie hilarante qu’on peut aisément faire entre ce qu’il a vécu et un viol, au vu des expressions qu’il emploie.
Arachnophobie est d’ailleurs riche en répliques saugrenues : "Le Dr Metcalf ne fait pas la différence entre un pied de chaise et un pied de nez" ; "Molly, je crois que tu héberges le sosies à 8 pattes du Corbusier" ( ???) ; "Une araignée ? On aurait dit un cougar !"
Quand les araignées attaquent, ce n’est pas bien mieux. Le film a été fait avant l’ère des CGI, et évidemment ça n’aurait pas été mieux avec des images de synthèses dégueu, mais les actions offertes par les araignées sont très limitées. Soit elles sautent à la gueule d’un personnage de façon très peu naturelle, en sifflant comme un serpent, avec une musique de jump scare, et c’est ridicule (il y a aussi la même chose avec un criquet mort balancé devant le héros, qui sursaute comme un malade) soit elles se faufilent à l’intérieur d’un objet et mordent quelqu’un sans qu’on le voie. Chacune de ces attaques est poussive, l’araignée rentre dans le chausson d’un type, ou dans le casque d’un joueur de foot US, à chaque fois juste avant que la personne n’utilise cet accessoire, comme si l’insecte avait tout prévu. Et ça devient répétitif, il n’y a aucune originalité là-dedans.
Enfin si, il y a une scène d’attaque qui se démarque, par sa débilité : une araignée saute sur une femme qui prend sa douche, glisse entre ses seins, et tombe dans l’eau.
Après plusieurs décès en ville, quand les personnages comprennent que les responsables sont des araignées, ils partent à leur recherche dans la maison de la première victime (plusieurs jours après…). Mais même en sachant que ces insectes tuent en une morsure, ils fouillent la maison sans gants, sans masques. Pareil pour le "plus grand expert en araignées de la côte ouest"…
Mais bien sûr, quand une araignée approche d’une enfant, elle n’arrive pas à l’atteindre ; faudrait pas tuer un gosse quand même.
Et le héros, celui qui est arachnophobe, a beau se faire atteindre par une dizaine d’araignées dans la dernière partie du film, il ne se fait mordre à aucun moment.
Le final d’ailleurs est d’une connerie surpuissante, entre l’araignée qui saute des flammes, l’attaque au pistolet à clous, et le héros qui passe à travers le plancher de sa maison. C’est tellement grotesque que j’en ai éclaté de rire. On découvre plus tôt dans le film que le plancher de la maison est pourri, quand le héros veut planter un clou dans les fondations, ça passe à travers le sol. A ce niveau là, un simple coup de pied par terre devrait faire s’effondrer le plancher…
Lors du final, on essaye de nous faire stresser pour le héros, quand il se retrouve paralysé comme quand il était bébé, et que l’araignée monte sur lui. Mais on devine de suite que c’est une feinte ; 1 minute plus tôt il frappait dans les airs, d’un coup de pelle, une araignée qui sautait vers lui.
Arachnophobie est donc un film mal foutu à tous les niveaux : pas de suspense, pas de cohérence, pas de rythme.
La seule chose qui aurait pu remonter ma note d’un point, c’est le personnage de John Goodman, Delbert. Très mal foutu lui aussi, tantôt c’est censé être un benêt lourdaud, tantôt un badass quand il attaque les araignées. Mais à ses deux premières apparitions, il y a cette musique qui fait penser à un thème de sitcom des 80’s bien ringard. Hilarant.
(On peut écouter ça à 7mn50 : https://www.youtube.com/watch?v=vUXLMbufjhc )
Mais non, en fait c’est vraiment très mauvais comme film.