Un film que j’ai vu accompagné, sinon il m’aurait complètement échappé. Comme j’assume mes choix, j’en profite pour livrer mes impressions.

Le film se passe dans le milieu de la finance, avec Richard Gere en businessman véreux qu’on cherche à coincer, ce qui ne déplairait pas au spectateur. L’aspect thriller du film est plutôt réussi, alors que les dérives du milieu ne sont qu’un simple prétexte.

Robert Miller (Richard Gere) vit dans l’aisance, mais règne en patriarche qui n’a que l’apparence du père de famille bienveillant. Il a certes engagé sa fille Brooke (Marling Brit, jeune blonde à la beauté très lisse) sur un poste à responsabilités, mais le spectateur sent rapidement que cela manque de chaleur humaine chez lui : son anniversaire est fêté et on a droit à quelques belles paroles et gestes familiers, mais aussi de la retenue.

Quand Robert Miller s’endort au volant de sa voiture alors qu’il fuit en compagnie de sa maîtresse Julie (Laëtitia Casta), l’accident montre de quoi il est capable à cause de tout ce qu’il a en tête. Avant tout, il est avide d’argent et il va chercher à préserver sa situation.

La voiture ayant fait des tonneaux, elle est inutilisable. Lui-même est blessé à la tête et à l’abdomen. Quant à Julie, elle est morte sur le coup. Miller décide de faire croire que Julie est morte en conduisant, seule. D’une cabine, il appelle Jimmy (Nate Parker, excellent) un jeune black en qui il place une confiance indéfectible, pour lui sauver la mise.

Jimmy est le personnage le plus intéressant du film. Malgré une certaine réticence (il a déjà fait de la prison) car il sent le coup foireux, Jimmy suit les consignes de Miller pour le ramener chez lui où celui-ci compte faire comme s’il avait passé la nuit auprès de sa femme Ellen (Susan Sarandon).

Malgré une incohérence manifeste (la police ne s’intéresse pas vraiment à la voiture), l’enquête progresse. Le coup de fil suspect est repéré et son destinataire identifié. L’inspecteur Bryer (Tim Roth) comprend que Miller n’est pas clair. De plus les charges s’accumulent contre Jimmy. Pourtant, celui-ci nie l’évidence devant le grand jury, risquant 10 ans de prison pour couvrir Miller. Le spectateur comme la police s’attend à le voir craquer. Les surprises vont s’enchainer.

La complexité de la situation de Miller apparaît progressivement au spectateur. Le meilleur moment sera le tête-à-tête avec Mayfield (Graydon Carter) le repreneur potentiel de la boîte de Miller. Mayfield ne peut plus se cacher derrière ses sous-fifres et les deux hommes se livrent à un marchandage en forme de poker menteur dont le meilleur arrive après qu’ils se soient mis d’accord sur un prix.

La description du milieu financier et familial est franchement banale. Le film vaut avant tout pour son scénario progressif que le réalisateur s’applique à suivre. La fin montre que l’ensemble avait un certain potentiel dont un réalisateur de talent aux mains libres aurait pu tirer une œuvre intéressante. En effet, l’image est coupée brusquement sur un Richard Gere s’apprêtant à servir un discours hypocrite aux membres de sa fondation, alors que tout reste possible. On imagine en particulier ce que la famille Miller va devenir, maintenant que chacun sait parfaitement à quoi s’en tenir…
Electron
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le 29 déc. 2012

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Electron

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