Arès
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Arès

Film de Jean-Patrick Benes (2016)


  1. Suite à la faillite de l'état français, des grandes corporations ont racheté le pays. Depuis la légalisation du dopage, le sport le plus populaire est devenu l'Arena, où des combattants "gonflés" s'affrontent dans des joutes sanglantes. Arès est un ancien champion, mis au rebut depuis qu'un produit a failli lui couter la vie. Mais sa compatibilité avec une nouvelle substance pourrait lui permettre de revenir sur le devant de la scène.


Bon sang que ce film fait du bien. Une des meilleures productions françaises de ces dernières années, haut la main, malgré un budget moindre que celui de n'importe quelle comédie et un échec cinglant au box office (ce dernier point s'avérant presque rassurant). Déjà parce que nous sommes sur du cinéma de genre, et parce qu'il nous montre justement que certaines personnes en France savent traiter ce genre de cinéma.


Je partais pourtant avec une légère appréhension, au début, en raison d'une photographie assez crade - sans doute due à la présence de nombreux effets spéciaux à l'écran, pour nous présenter la France 2.0 version Macron - même si nous ne pouvons pas lui reprocher de manquer de personnalité, et d'une exposition brutale de l'univers à travers un long monologue ; un procédé que j'ai trouvé fainéant sur le coup, même s'il s'avère effectivement nécessaire.


Arès joue sur deux registres et le fait bien. D'un côté l'aspect combat, avec une forte influence des jeux vidéos à travers quelques figures charismatiques aux noms instantanément iconiques (Panzer, La Masse,...). La mise en scène n'est pas toujours très précise lors des affrontements, mais il s'en dégage une véritable force, et une impression que les coups sont réellement portés et font mal. L'autre aspect, le plus important, c'est la dystopie, même si les événements récents me pousseraient à pencher plutôt du côté de l'anticipation. Avec leurs moyens, le réalisateur et son équipe arrivent à donner vie à des environnements sales, poisseux, mais crédibles, et qui font décidément tâches dans le paysage audiovisuel hexagonal. Le budget reste une contrainte, mais cela n'empêche pas les effets visuels de se montrer globalement convaincants.


Dans le Paris glauque de 2035, nous suivons le personnage de Arès, confronté au système et à ses propres contradictions, entouré de figures mémorables. Le scénario n'est pas forcément surprenant, je dirais même que la plupart de ses moments-clés se voient venir, mais cela ne signifie pas qu'il soit mal écrit ou le rythme mal géré. En terme d'écriture, cela reste du bon boulot. Et puis, au-delà de son univers, au delà de ses protagonistes, au-delà de la satisfaction que j'ai pu ressentir devant certains passages, comme je l'ai déjà mentionné, cela fait tout simplement plaisir de voir un tel long-métrage réalisé en France, par des Français (avec Louis Leterrier qui essaye apparemment de se racheter une âme à la production). C'est bien fait, c'est captivant, j'en veux plus des comme ça. Vive le cinéma français !

Ninesisters
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le 28 mai 2017

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