Un acteur qui décide de passer derrière la caméra, ça fait toujours un peu peur. Troisième essai ici pour Ben Affleck, qui possède bien des qualités.

Argo, qu'est-ce que c'est ?
Rien à voir avec le langage qu'on connaît tous. Il s'agit ici d'une opération dirigée par la CIA visant à expatrier 6 citoyens américains bloqués en Iran en 1979/1980.

Ben Affleck campe le rôle du grand sauveteur. J'ai d'habitude du mal avec les réalisateurs qui décident de jouer eux-mêmes le personnage principal de leur film (en effet, je pense notamment à notre cher Woody Allen), cependant il est ici plutôt convaincant dans cet homme qui doit prendre sur lui, garder tout son calme et sa sérénité pour ne pas faire capoter toute la mission.
Côté seconds rôles, il y a du très bon, avec en particulier Brian Cranston (vous savez, le papa de Malcolm, futur héros de Breaking Bad) en agent de la CIA un peu dépassé par les évènements, ou encore ce bon vieux John Goodman en producteur hollywoodien.

Le tout est loin d'être barbant, chose que l'on peut parfois regretter dans les films historiques. La légèreté y a aussi une certaine place, en particulier lorsqu'il s'agit de critiquer la machine industrielle qu'est Hollywood et ses producteurs qui la font tourner.

Dés les premières scènes, le spectateur est d'emblée projeté dans la situation. Explication des grands faits historiques qui ont conduit l'Iran a une telle crise via des images d'archives, puis le film débute par l'attaque de l'ambassade américaine. La caméra est bien mobile, les actions s'enchaînent, on sent que tout est pressant.
Niveau réalisation, cela fonctionne d'ailleurs plutôt bien, Ben Affleck en a compris les rouages. Même s'il n'y a rien de bien extraordinaire; il sait créer le suspense, en particulier lors de la fuite finale, et ce jusqu'aux dernières secondes.
Côté musique, le réal se fait plaisir, avec du bon rock: Dire Straits et leur Sultans of Swing (on peut regretter que l'extrait soit un peu court), ou bien When the Levee Breaks de Led Zepp.

Ben Affleck ne tombe donc pas dans la facilité en passant à la réalisation, et a su nous offrir une très bonne reconstitution de l'époque et des évènements. Un bon moyen de découvrir ce passage clé de l'histoire iranienne, et cette mission organisée par la CIA, restée secrète pendant de longues années.
ChocBonham
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films 2012 et Les meilleurs films de 2012

Créée

le 1 nov. 2012

Critique lue 1.7K fois

33 j'aime

2 commentaires

ChocBonham

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

33
2

D'autres avis sur Argo

Argo
Hypérion
7

Argofuck yourself !

Révolution iranienne. Le Shah en exil aux Etats-Unis, Rouhollah Khomeini au pouvoir. Caméra au poing, mélanges images d'archives et prises de vues contemporaines, Argo plonge dès les premières...

le 15 nov. 2012

106 j'aime

11

Argo
guyness
6

Argo tics

L'histoire étant dévoilée dès sa première bande-annonce (elle-même tirée d'une histoire vraie), il était évident que l'enjeu du film ne pouvait tenir sur son dénouement. Nous sommes bien...

le 22 mars 2013

60 j'aime

Argo
GuillaumeChappu
3

Critique de Argo par GuillaumeChappu

Quand Ben Afflige : Le cinéma pris dans ses contradictions entre fiction et réalité, critique du film Argo. Sur le papier, une aventure (filmique) prometteuse : Des méchants iraniens barbus qui...

le 8 nov. 2012

40 j'aime

24

Du même critique

Danny Balint
ChocBonham
2

Only God Forgives

Sur le papier, ce film aurait franchement de quoi séduire: les oscillations d'un néo-nazi d'origine juive, adaptation à l'écran d'une histoire vraie... Cependant, le long-métrage n'a cessé de...

le 7 avr. 2013

30 j'aime

4

There Will Be Blood
ChocBonham
10

Et l'Homme fut

Tout se déroule au début du XXe siècle, dans l'Amérique profonde. On suit Daniel Plainview, campé par le grand Daniel Day-Lewis, qui devient, au fur et à mesure du temps un homme de plus en plus...

le 14 juin 2012

26 j'aime

4

The Stooges
ChocBonham
10

Iggy est loin de faire de la Pop

The Stooges, premier album du groupe éponyme, est une oeuvre à la puissance rarement égalée. Du début à la fin, l'iguane et ses comparses nous assènent de chansons ravageuses, destructrices. Et cela...

le 9 janv. 2012

26 j'aime

3