Très joli film de Wilder. L'écriture du scénario, co-signé par I.A.L. Diamond, est bien tournée. Certaines scènes sont magnifiques. Le final est bouleversant, qui n'y succomberait pas? Mais une scène sans dialogues comme la soirée d'ivresse où Gary Cooper et les Gypsies passent la nuit à se passer le plateau roulant plein de verres et de bouteilles est d'une délicieuse malice. Les danses dans l'ombre sont d'une beauté exquise malgré le décor en carton pâte de la place Vendôme.
Le casting est sans nul doute le point fort du film avec une Audrey Hepburn ensorcelante de superbe. Gary Cooper s'il passe une bonne partie du film à jouer le séducteur cynique et superficiel finit par nous dégoter quelques morceaux de bravoure sur la deuxième partie du film (jalousie, ivresse, émoi, etc.). J'ai bien aimé la participation roulant sur les r de Maurice Chevalier, que j'ai eu peine à reconnaître après l'avoir vu récemment dans des Lubitsch des années 30, jeune et pimpant.
Petit bémol peut-être : le sentiment d'un décalage entre la première partie et la seconde du film. Comme si le film prenait seulement son envol sur la seconde, comme si la première était un poil trop lente à mettre en place les éléments nécessaires à la seconde. Comme une sorte de déséquilibre. Peut-être que le film est un peu long, 2h10?