Si cet "Ariane" - que j'attendais de voir depuis si longtemps - n'est pas tout-à-fait l'un des meilleurs Wilder, et ce malgré le charme renversant d'Audrey Hepburn et un scénario virtuose de I.A.L. Diamond, c'est que l'équilibre instable entre comédie "lubitschienne" et romance sentimentale penche un peu trop lourdement du côté des violons (même s'il s'agit de ceux des Gypsies, musiciens de salon qui nous offrent une poignée de scènes irrésistibles), et que le film a, du coup, une bonne vingtaine de minutes de trop. Je dois dire aussi que l'âge de Gary Cooper, qui n'a plus vraiment le charme voulu pour emporter ainsi le cœur de la belle Audrey (il n'a qu'une petite dizaine d'années de moins que Maurice Chevalier, qui joue le père de la belle...), plombe aussi un peu cette romance. Mais que sont ces réserves face à l'enchantement que procure finalement "Ariane", dont la dernière demi-heure, parfaite, fait toucher du doigt au spectateur, ébloui, ce que peut être le GRAND cinéma ?[Critique écrite en 2009]