A Paris, tout le monde dit "I love you"...

Fille d’un détective privé (Maurice Chevalier), Ariane (Audrey Hepburn) surprend un jour la conversation entre son père et un de ses clients, un mari trompé, qui décide d’aller tuer l’amant de sa femme, un certain Frank Flanagan (Gary Cooper), coureur de jupons réputé. Secrètement amoureuse de Flanagan – bien que ne l’ayant vu qu’en photo –, Ariane court prévenir ce dernier du danger qui le menace. Entre le séducteur invétéré et la belle ingénue commence une romance improbable…

On ne se lasse pas de voir et de revoir les films de Billy Wilder, réalisateur dont chaque œuvre ressemble à un travail d’orfèvre, tant elles sont ciselées avec délicatesse. Ariane n’échappe pas à la règle, et on ne sait si la délicatesse qui l’anime tient d’abord aux dialogues, tous superbement écrits, ou aux incroyables acteurs qui les servent, à commencer par une Audrey Hepburn au plus fort de sa forme et de sa beauté.
Face à elle, Gary Cooper ne démérite pas, et leur duo est pour beaucoup dans la réussite de cette comédie où chaque personnage parvient à être attachant, une récurrence chez Billy Wilder. Car le grand talent de ce dernier est de faire un cinéma profondément humain, et d’être ainsi capable de nous montrer que même les cyniques ou les Don Juan en puissance ont une âme, et qu’ils ne sont pas que des pantins animés par leurs désirs aveugles. Enfin, il faut également rendre justice à Maurice Chevalier, qui compose un père idéal dont on se prend tous à rêver… Sans oublier Paris, cadre du récit, qui apparaît toujours aussi fascinante lorsqu'elle est filmée par un réalisateur américain...
Avec de tels acteurs pour faire étinceler le texte de Billy Wilder et I.A.L. Diamond, et nous faire passer avec une telle aisance du rire aux larmes (le dernier quart d’heure du film parvient en effet à allier les deux avec un brio rarissime), on peut s’asseoir confiant face à son écran pour regarder cette pépite qui, certes, prend parfois un peu trop son temps, mais nous offre deux heures de pur bonheur et de légèreté comme peu de réalisateurs surent en offrir à leur public.