Quel beau film que ce premier long-métrage de la réalisatrice Yukiko Sode !
Il y a dans ce long et ample récit polyphonique quelque chose de la subtilité du cinéma d'Hamaguchi, auquel j'ai souvent pensé.
Le sujet n'est a priori pas très excitant : une jeune femme de 27 ans, issue d'un milieu très aisé est poussé par sa famille à trouver un mari...
L'occasion pour nous de vérifier que le Japon est bien une société très compartimentée (classes sociales, quartiers de Tokyo, rapports hommes femmes), est profondément ancrée dans des comportements ancestraux et sclérosés.
Tout l'intérêt d'Aristocrats est d'illustrer dans un premier temps ce constat glaçant très brillamment, avant de le dépasser tout doucement en donnant la parole à une autre femme de condition modeste, puis en entremêlant leur deux voix, sans donner jamais le point de vue de l'homme.
Le film est d'une subtilité rare, et d'une belle longueur en bouche. Yukiko Sode frappe un grand coup et confirme le retour en forme du cinéma japonais.
A découvrir.
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