Depuis trois ou quatre années, nous avons vu au cinéma sortir plusieurs films à forte tendance autobiographique d'auteurs à la réputation qui n'est plus à faire tels qu'Alfonso Cuaron (Roma), Steven Spielberg (The Fabelmans), Kenneth Branagh (Belfast) ou encore Paul T. Anderson (Licorice pizza) et ce Armageddon Time de James Gray s'inscrit dans cette liste. Le réalisateur new yorkais, après son très moyen voyage dans l'espace Ad Astra revient à ce qu'il sait faire de mieux la chronique familiale mais cette fois sans y associer une intrigue policière. En effet, il s'agit de l'enfance de Gray dans les années 80 dans le Queens avec les éléments habituels de ce type de récit, l'amitié, la confrontation ave les parents et les figures d'autorités, les bêtises et l'apprentissage de la vie. L'auteur réussit à intéresser, à émouvoir avec ce sujet classique car cela sent vraiment le vécu, cela paraît sincère et le texte est très agréable (même si certaines répliques sont un peu facile) puis il y a une contextualisation plutôt pertinente sans trop de démonstrations, on reconnaît bien là que Gray est également un brillant scénariste. La réalisation est assez typique de ce cinéaste, notamment au niveau de la photographie grisâtre mais contrastée de Darius Khondji.