Armageddon Time, au prix d'une réalisation somme toute classique, nous offre une histoire d'une profondeur et d'une réalité déconcertantes. Ce film aborde les thèmes de l'enfance et de la famille, mais aussi du racisme et de l'inégalité des chances, avec justesse et intelligence.
Armageddon Time raconte dans une certaine mesure l'enfance de James Gray, réalisateur du film. Il présentait d'ailleurs son film cet été au festival de Cannes en sélection officielle, avec une émotion qu'il n'a pas cherché à dissimuler. Tout au long du film, on ressent à quel point ce film lui est personnel, et je pense que c'est cela qui fait d'Armageddon Time une merveille de cinéma, un long-métrage qui accroche émotionnellement le spectateur. Je ne me souviens pas avoir ressenti une telle identification à un personnage de film. Armageddon Time raconte une enfance très réaliste, celle d'un jeune homme qui peine à se trouver, et à savoir comment agir face à l'injustice et la frustration, mais aussi face aux exigences parentales, au deuil, aux études... Les leçons qu'on peut tirer d'un tel film sont plurielles, et toujours d'une grande pureté et d'une raisonnance spirituelle rare.
L'histoire narrée par James Gray est portée par plusieurs grands acteurs qui incarnent leur rôle à la perfection. Si Anthiny Hopkins est encore une fois magistral, lui qui sait mieux que personne véhiculer des émotions puissantes et déchirer le coeur des plus insensibles d'entre nous par un regard, c'est bien la performance de Jeremy Strong que je retiens en premier lieu. Son personnage est celui qui est pour moi le plus central et le plus intéressant dans le film, et Jeremy Strong ne fait qu'un avec lui, sa performance étant d'autant plus bluffante que son personnage évolue fortement au cours du film. Banks Repeta, âgé de 14 ans, est lui aussi irréprochable, tout comme son compère Jaylin Webb, quant à lui âgé de 16 ans.
Ainsi, Armageddon Time se révèle d'après moi comme étant une pure réussite, et restera certainement dans mon top 3 (peut-être même 1) des films de l'année. James Gray a choisi de mettre l'accent sur la beauté de l'histoire, des dialogues et du scénario, et pas sur une réalisation , qui est aussi parfaite et immersive que très simple. Il nous raconte une histoire qui lui est très personnelle, avec une sincérité et une générosité totale. Armegeddon Time est finalement un cadeau de James Gray, lui qui nous offre une part de sa vie, et qui par son biais nous inspire et nous grandit.
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