Critique publiée sur https://www.hop-blog.fr/
Le cinéma de James Gray est de plus en plus déceptif pour moi. Il y avait là pourtant un sujet en or pour le réalisateur de The Lost City of Z Ad Astra ! Faire un retour dans les années 80 pour raconter ses souvenirs d’enfance, la vie au sein d’une famille juive avec un grand-père adoré, une amitié contrarié avec un enfant noir, mais aussi une scolarité chaotique pour un enfant pas vraiment fait pour l’école.
Malgré des qualités formelles indéniables et des acteurs dans l’ensemble irréprochables, le film déçoit quelque peu avec un récit finalement assez lisse et trop didactique. Car au-delà du discours de tolérance imprimé tout au long du film, Armageddon Time (en clin d’œil à un titre des Clash) manque d‘un point de vue fort, quelque chose qui transcende le récit afin de sortir des sentiers battus, de nous donner autre chose de ce que l'on attend habituellement de ce genre de film.
L’Amérique triomphante de Reagan n’apparaît qu'en filigrane dans un histoire qui aurait très bien pu se dérouler 10 ou 20 ans avant. On n’y ressent pas l’effervescence ou la noirceur de New York des années 80 tel qu’on a pu les voir dans d’autres films avant celui-ci.
On appréciera la référence aux 400 coups avec ce petit Paul Graff, sorte d’incarnation américaine du Antoine Doinel de Truffaut qui, lui aussi, se sent à l’étroit dans le cercle familial et qui rêve de fuite.
Au final c’est un joli film que nous offre là James Gray, mais tellement en-deçà de ce que l’on peut attendre d’un réalisateur comme lui. Sans pour autant qu’il nous fasse son il était une fois en Amérique, on attendait quand même plus d’audace et de force dans son récit.