On ne peut pas sérieusement recommander 'Army of One' : Nicolas Cage y est insupportable, les situations comiques sont tellement appuyées qu'elles en perdent leur intérêt et le récit est abrutissant. Pourtant, derrière sa lourdeur, l’œuvre se livre à un portrait véritablement humaniste de l'homme.
Non seulement 'Army of One' est inspiré d'un fait divers incroyable (dans la veine de 'No Pain No Gain'), mais le recul sur les évènements pourtant récents rend l’exercice fascinant : le véritable Gary Faulkner a autorisé de son vivant un studio a tourné son histoire en comédie ! La mise en abyme à la fin du film dépasse probablement le niveau d'absurdité qu'un homme peut supporter ("Gary is planning to [...] continue his mission"), mais Gary Faulkner semble être capable de tout et livre là une magnifique leçon d'autodérision.
Pour l'incarner, Nicolas Cage en fait des tonnes et prend son personnage de grande gueule un peu trop à cœur. On a envie de l'étrangler, jusqu'à ce que tout à coup, on réalise que ce dernier est attachant, sans trop qu'on ne sache comment se l'expliquer. La bêtise qui caractérise "Rocky Mountain Rambo" ne lui enlève rien de sa tendresse, et on ne serait pas surpris de le voir sympathiser avec OBL. Sa relation avec Marci, aussi gênant que cela puisse paraître pour la jeune femme, est touchante et d'une honnêteté exemplaire. En fait de satire, Larry Charles réalise plutôt une véritable ode aux "freaks".
Heureusement pour le spectateur, 'Army of One' parvient tout de même à diluer quelques bonnes idées pour endurer le spectacle. Russell Brand est probablement le Dieu le plus drôle et décalé de l'histoire du cinéma et Osama Ben Laden n'a jamais été aussi sympathique sur grand écran (les Guignols de Canal+ sur petit écran).
Un navet, mais un navet du réel.