Déjà tout petit j'aimais bien les monstres !
Sorti de mon top 10 il y'a peu, Dawn of the Dead 2004 à toujours été le format au ton exemplaire de ce que j'attends d'un film de Zombies. Vous savez, cette impression horrifique mais surtout "hordique" de la chose, celle qui nous terrifie dans le chapitre de la bataille de Yonkers dans le livre World War Z de Max Brooke. Cette vague inlassable de morts qui revient sans cesse, qui accule nos héros jusqu'à épuisement. C'est bien là où Dawn 2004 arrivait a me mordre la carotide à pleines dents.
I want you to put together a team and get it out.
L'idée de Snyder de nous proposer un braquo en plein Vegas, ville alors celée en quarantaine et peuplée de ses habitants infectés sur le papier n'était pas mauvaise. Scénario on ne peut plus classique donnant prétexte a du dézingage de morts vivants.
Là ou Soderbergh arrivait a rendre son roster de casseurs/braqueurs attachant par leurs mimiques respectives et l'humour de chacun, on ressent ici et une nouvelle fois le trop grand nombre d'heures passées devant la Playstation de Zach Snyder. Sauf peut être Scott Ward (Dave Bautista, plus finement écrit) notre héro se retrouvera très vite entouré de personnages trop cartoonesques pour opérer l'identification nécessaire dont j'ai besoin dans un film de Z ou la drôlerie pour m'éclater dans un Ocean's Eleven.
Encore une fois, là où dans Dawn 2004, on suivait une infirmière, un connard de cadre playboy, deux ou trois agents de sécurité d'un Mall ou encore un sheriff, cet Army of the Dead nous mets entre les pattes tout un tas de side-kicks faisant passer Franck West d'un Dead Rising pour un gars sérieux : la barraque à la scie circulaire, la pilote d'hélico copie féminine de Tom Cruise dans Top Gun, la Marines hispanique au bandana frontal de Aliens (vous l'avez reconnus !) ou encore la traqueuse Frenchy "Coyote" au look de Sarah Connor. Tout est amplifié, presque grossier dans cette horde de personnages tous plus badass les uns des autres. Et je ne parle même pas du Youtuber "Pistolero" capable de brochettes de Headshots à qui on colle un... fusil AK47 tous le film se privant ainsi de l'esthétisme d'un Gunslinger, incompréhensible.
You all keep talking about the city like it's their prison. It's not. It's their kingdom.
Abordons le deuxième point sensible du film : l'oppression. Gardons l'analogie avec notre Dawn 2004. Nos survivants ont pour tradition de se barricader dans une cage entourée de Zombies. Zack Snyder fait ici l'inverse. Les survivants doivent entrer dans l'enclot infesté. les plans du trailer, finement choisis laissaient entrevoir un océan de Zombies, comme dans un Land of the Dead, un territoire surpeuplé de bouffeurs de chairs humaines à perte de vue. Au lieu de ça, très peu de Z apparaissent à l'écran. Là ou quelques plans larges nous rappellent de temps en temps Las Vegas en ruine, il sont sont tout bonnement désertique. Les Z étant organisés hiérarchiquement sous formes d'alpha nous rappelant les goules Vampiriques d'un I Am Legend. A vouloir "trop" innover ou trop "codifier" son monde, Zack Snyder perd ici tous le sens "horrifique" du film de Zombie qui se veut un minimum sérieux. Au lieu de ça notre équipe va même négocier "un droit de passage" auprès des nouveaux locataires de Las Vegas (oui oui !)
Quelques scènes "close quarter" viendront pimenter le récit, mais étonnant de voir un film avec (enfin) un budget si conséquent faire l'impasse aux plans larges de hordes, voir même de scène en extérieur contre plusieurs centaines (aller soyons dingue, de milliers ?) d'assaillants. Synder pioche ici par là les quelques innovations notables d'autres films du genre sortis depuis (le braquage de Peninsula, les zombies endormis par la pénombre de Busan ou pire, sa propre référence au bébé Zombie de Dawn 2004)
Are you ready to play ?
J'aime le bonhomme qu'est Zack Snyder, malgré ses maraudes, ses ralentis trop présents, sa prétention. J'aime aussi voir son chagrin pour sa fille perdue qu'il exprime encore une fois ici joliment après sont Cut de Justice League. J'aime sa culture geek quand elle n'est pas a outrance. J'aime son sens du cadrage quand elle n'est pas trop floue. J'aime même ses musiques quand il ne choisis pas trop de covers douteux ou de remixs trop forcés. J'aime les films de Zombies qui me font marrer, mais j'aime surtout les films de Zombies "sérieux". Pas ceux qui essayent de faire les deux à la fois. A travers cette emballage "pop acidulé" trop "Capcom" à mon goût, Zack Snyder bien qu'avoir chassé quelques démons, s'est malheureusement un peu perdu sur le sujet Zombies dans cet Army of the Dead.