Guy Ritchie dans son froc
Depuis le temps qu'on me raconte qu'en fait les Guy Ritchie du début sont autrement intéressants, j'ai bien fini par essayer. Après le grotesque et abominable Snatch, voici le presque aussi ridicule premier opus de l'étron du cinéma anglais le plus célèbre de ces dernières années.
Bien sûr, c'est déjà impossible d'avoir ne serait-ce qu'un seul plan de cinéma, vu que c'est filmé avec les pattes d'un rhinocéros parkinsonien. Ensuite, l'histoire, qui ravira les jeunes adolescents en mal de "fun" (comme ils disent), est d'une stupidité rare. Incapable de se retrouver dans des méandres pourtant peu subtils, le film accumule les invraisemblances chronologiques et autres avec le plus grand naturel, le tout enrobé de dialogues des plus indigestes.
Un montage de boucher et une photographie immonde viendront parachever le massacre et seule la dernière partie, un peu moins misérable, sauve le film de la noyade. On se souviendra, ici et là de quelques seconds rôles farfelus, et de l'amour particulier que Guy a pour les encaisseurs, même quand Mark Strong manque à l'appel...
Encore une de ces bouses pour pré-puceaux qui me donnent envie de faire un peu plus confiance à mes jugements a priori.
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(Je viens d'avoir une révélation. Aux débuts de mes années universitaires, j'avais, sous la foi de critiques dithyrambiques et dans la vague de petits polars britons de l'époque, entraîné quelques camarades, lors de la dernière séance d'une fête du cinéma, voir un film d'on j'ai depuis tout oublié. Je me souviens juste d'une serre, d'une entrée grillagée et d'un titre alambiqué. La projection s'est assez mal passée, mes petits camarades frappaient régulièrement à coups de poings sur mes épaules endolories afin de bien me faire entendre leur désapprobation pendant la séance. A la fin, le dernier spectateur parti, une sorte de lynchage s'est organisé à mon encontre et seule une fuite éperdue qui utilisait le dos des fauteuils comme pavement réussit à me laisser la vie sauve.
Avec le recul, je crois que je viens enfin de trouver le nom de cette bouse infamante.
Je demande humblement pardon à Pruneau et aux deux autres pour les avoir entraîné là-dedans).